Une « femme politique » sous nos cieux qui affiche de surcroit ses ambitions présidentialistes est loin d’être cautionnée par la conscience collective de la société sénégalaise. D’autant que notre pays n’aurait jusqu’ici jamais expérimenté une telle émancipation de la femme à la première station Institutionnelle. C’est dans cet embrouillamini au demeurant que l’ancien PM et candidate malheureuse à la tête de l’assemblée nationale a déclaré un casus belli à la majorité présidentielle. Non plus, une partie de l’opposition ne lui ferait guère de cadeau relativement à sa proposition de loi contre le népotisme. Le décor ainsi planté, Mimi se retrouve dans un jeu d’échec en 3D !
Mimi trahie par son mentor
Le jeu en vaut-il la chandelle dans l’affaire Mimi Touré qui fait les choux gras des médias du pays, ces derniers temps ?
De toute évidence, Mimi toutes griffes dehors, ne veut rien entendre de son ancien mentor, qu’elle accuse de l’avoir trahi, en concédant le fauteuil de la présidence de l’assemblée nationale à Amadou Mame Diop.
Une couleuvre qu’il lui est difficile d’avaler et qu’elle compense par ses ambitions présidentialistes affichées au grand jour.
Menacée de destitution si toutefois, elle pose des actes contraires à la ligne de son camp et qui soient assimilables à une démission latente, Mimi double la mise et introduit une proposition de loi contre le népotisme.
La galaxie Faye-Sall visée
Une proposition de loi qui risque de lui coûter cher dans la mesure où ni la majorité encore moins une partie de l’opposition ne compterait la voter pour quelques raisons que soient.
Et au moment où le Chef de l’Etat suggère une amnistie d’éventuelles personnalités politiques à l’instar de Karim Wade et Khalifa Sall, le principe de l’équilibre des forces au sein de l’hémicycle augure d’une assemblée houleuse. Les enjeux politiques son aujourd’hui énormes et protéiformes.
Dans ce hiatus, il sera difficilement concevable que cette dame de fer en arrive à obtenir l’onction des majorités relatives à l’hémicycle pour faire passer une loi placée au cœur de son combat politique.
Mimi rattrapée par son passé
Les rancœurs politiques manifestes ou latentes d’antan que lui porte le Parti démocratique sénégalais (Pds) relativement à l’affaire Karim Wade, ajoutées à celles du camp dont elle est issue sont autant de motifs qui risquent de la perdre.
En outre, la question du genre resurgit dans ce feuilleton burlesque. S’il faut tout pour être un homme politique, il en faudrait autant pour être une femme politique dont la conscience collective de notre société a toujours du mal à accepter.
Une femme Présidente de la République et les pesanteurs socio-religieuses
Les pesanteurs socio-religieuses n’ont pas encore intériorisé une femme Présidente de la République, nonobstant les efforts immenses déployés par les régimes de Wade et Sall en ce qui concerne l’émancipation de la femme.
Une femme au Palais de la République avec un époux « Premier Monsieur de la République » si la tendance genre s’inverse n’est pas pour demain. Pour toutes ses hypothèses, Mimi risque de se retrouver dans un jeu d’échec en trois dimensions où les passifs l’emporteraient sur les actifs !
Assane SEYE-Senegal7
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