Conflit Israélo-Palestinienne: l’Arabie Saoudite se radicalise

Récemment, l’Arabie saoudite a surpris la communauté internationale en annonçant la suspension temporaire des négociations avec Israël concernant une éventuelle normalisation des relations. Cette décision était attendue suite aux tensions récentes dans la région, marquées notamment par les hostilités entre Israël et le Hamas.

Cette guerre, qui a éclaté entre les deux entités, a mis à mal les espoirs de rapprochement entre Riyad et Tel Aviv. Il est indéniable que les sentiments de l’opinion publique arabe envers la cause palestinienne ont influencé cette décision. La récente attaque du Hamas le 7 octobre a été perçue par certains comme une tentative de perturber les rapprochements diplomatiques en cours.

Dans le paysage complexe du Moyen-Orient, les rivalités ne se limitent pas aux confrontations directes. La compétition pour le leadership politico-religieux, notamment entre Téhéran et Riyad, joue également un rôle prépondérant. L’expansion de l’influence iranienne, qui s’est affirmée en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen, est une préoccupation constante pour l’Arabie saoudite. La normalisation des relations avec Israël, encouragée par Washington, était en partie perçue comme un moyen de contrebalancer cette influence.

Il est important de rappeler le contexte global. Lors d’une intervention mémorable aux Nations unies en septembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué la normalisation réussie des relations entre son pays et plusieurs nations arabes grâce aux accords d’Abraham de 2020. Ces accords, ayant abouti à des relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc, et le Soudan, ont été vus comme un tournant historique. Netanyahu exprimait alors l’espoir que l’Arabie saoudite serait le prochain pays à rejoindre cette liste.

Avec son poids géopolitique, l’Arabie saoudite demeure une pièce maîtresse du puzzle moyen-oriental. Le rapprochement avec Israël, au-delà des enjeux bilatéraux, aurait des implications régionales majeures, notamment face à la menace perçue de l’Iran.

Cependant, la suspension des discussions montre que la voie vers la normalisation est semée d’embûches. Bien que cette étape ne signifie pas l’abandon total des négociations, elle rappelle que la géopolitique au Moyen-Orient reste imprévisible et complexe.

  SARA JUPITER   SENEGAL7