Espagne: un sénégalais appréhendé lors du démantèlement d’un réseau de traite des êtres humains

Une opération policière d’envergure menée par les autorités espagnoles, baptisée « Oslo », a récemment abouti au démantèlement d’un réseau criminel spécialisé dans la traite des êtres humains et l’exploitation du travail. L’enquête, qui s’est étalée sur neuf mois, a permis d’arrêter deux individus, âgés de 37 et 53 ans, impliqués dans cette affaire. Parmi eux figure un vendeur de fruits et légumes de la région de Mallén, tandis que l’autre est un ressortissant sénégalais accusé d’avoir recruté ses compatriotes pour les contraindre à travailler dans des conditions inhumaines et sans contrat.

Selon les informations relayées par Les Échos, l’enquête a débuté par une inspection de routine, mettant en lumière les activités illégales de ce groupe criminel. Ces dernières étaient diverses et incluaient l’exploitation du travail, le trafic d’immigrants, la falsification de documents et la violation des droits des travailleurs.

Les individus principalement visés par cette exploitation étaient des Sénégalais, recrutés dans leur pays d’origine pour être employés dans des travaux agricoles le long de l’Èbre, dans des conditions assimilables à de l’esclavage moderne. Profitant de leur statut irrégulier en Espagne, ces travailleurs étaient contraints de vivre et de travailler dans des conditions déplorables.

L’opération « Oslo » a conduit à un total de 27 arrestations, touchant des membres de différents niveaux de l’organisation criminelle. La plupart de ces individus étaient eux-mêmes des travailleurs, relâchés ultérieurement. Le cerveau présumé de cette organisation, un ressortissant sénégalais, hébergeait une partie des migrants dans des logements surpeuplés, dépourvus d’hygiène et de conditions élémentaires, exigeant en contrepartie la somme de 150 euros.

Les travailleurs étaient astreints à des journées de travail extrêmement longues, allant jusqu’à 10 heures par jour, tous les jours de la semaine, sans contrat ni couverture sociale. Leur salaire était retenu jusqu’à la pause repas, avec une rémunération d’environ sept euros de l’heure pour des travaux agricoles à proximité de la ville d’Alagón, près de Saragosse.

Les enquêteurs ont également découvert que jusqu’à 15 entrepreneurs locaux ont profité de cette exploitation. Actuellement, cinq victimes ont été identifiées et entendues par les autorités. Cependant, l’enquête reste ouverte, laissant entrevoir la possibilité de nouvelles arrestations dans un avenir proche.

SARA  JUPITER  SENEGAL7