Le Dièse de Sara : Sidi Lamine Niass, l’héritage d’un homme de sagesse et d’unité, 5ans après

Il y a cinq ans aujourd’hui, le 4 décembre 2018, le Sénégal et le monde perdaient un sage, un homme dont l’impact transcende les frontières et les générations. Sidi Lamine Niass, né le 15 août 1950 à Kaolack, a laissé derrière lui un héritage indélébile, mêlant sagesse, dévouement et engagement inébranlable envers la paix et l’unité.

Fils d’un grand savant, écrivain et homme de Dieu, Sidi Lamine était le digne héritier d’une lignée maraboutique illustre, portant en lui les enseignements de son père, Khalifa El Hadj Mohamad Niass. Dès son jeune âge, il s’est investi dans l’unification de la grande famille niassène, tissant des liens forts avec les guides religieux du Sénégal et œuvrant à rapprocher les différentes confréries.

Sidi Lamine Niass a démontré un esprit d’ouverture exceptionnel, transcendant les clivages religieux. Son patriotisme, véritable phare dans un monde parfois tourmenté, reposait sur la conviction que l’unité nationale pouvait être consolidée par la sagesse. Il a incarné cette vision lors de la dédicace des œuvres de son père, rassemblant des personnalités religieuses de diverses obédiences autour d’un seul principe : la foi en un seul Allah.

Sa vie professionnelle a été marquée par un engagement sans faille. Enseignant, juriste formé en Égypte, il a cherché à élargir son horizon intellectuel et à promouvoir la langue arabe au Sénégal. Cependant, son héritage ne s’est pas limité à l’enseignement, car il a embrassé le domaine de la presse avec la création du journal Wal fadjri en 1984, devenu plus tard un groupe de presse majeur en Afrique de l’Ouest.

Au-delà de ses réussites professionnelles, Sidi Lamine Niass a joué un rôle crucial dans les relations entre le Sénégal et les pays arabes. Il a contribué à la pacification des relations internationales, facilitant le dialogue avec l’Iran et aidant à résoudre des tensions délicates.

Son parcours n’a pas été exempt d’obstacles, notamment lors des périodes tumultueuses avec les autorités. Les locaux du groupe Wal Fadjri ont été mis à sac en 2009, témoignant de la fermeté de ses convictions et de son indépendance d’esprit. Malgré les défis, il a continué à jouer un rôle de médiateur entre les dirigeants sénégalais, démontrant que le contrepouvoir qu’il représentait n’était pas dirigé « contre le pouvoir », mais plutôt pour le bien commun.

Aujourd’hui, nous nous remémorons avec émotion et gratitude le parcours exceptionnel de Sidi Lamine Niass. Son héritage perdurera dans les pages de l’histoire du Sénégal, rappelant à tous que la sagesse, l’unité et la persévérance sont les fondements d’une vie bien vécue.

SARA  JUPITER  SENEGAL7