Crise de la presse: Mamadou Ibra Kane alerte face à une situation de « quasi-faillite »

A en croire Mamadou Ibra Kane, depuis le Covid-19, les entreprises de presse ont perdu environ 70% de leur chiffre d’affaires, une situation ingérable  qui a entraîné une situation de quasi-faillite pour le secteur. La crise causée par la pandémie a engendré des consequences profondes dans le monde des médias, et les répercussions de cette crise se font encore sentir près de cinq ans après. Cette chute dramatique du chiffre d’affaires a eu des répercussions désastreuses sur les entreprises de presse, les poussant à lutter pour leur survie selon lui.

« N’importe quel autre secteur qui perdrait 70% de son chiffre d’affaires se retrouverait dans une situation de crise majeure. La presse n’échappe pas à cette règle », a-t-il souligné. Le manque de soutien ciblé pour le secteur a exacerbé les difficultés.

Mamadou Ibra Kane dénonce également l’absence de soutien public pour le secteur. Selon lui, les fonds publics mis en place par l’État du Sénégal pour atténuer les impacts du coronavirus n’ont pas bénéficié aux entreprises de presse.

« Les lobbys politiques, économiques, et religieux, qui jouent un rôle crucial dans le financement des groupes de presse, ont pris le relais », a-t-il précisé. Ces groupes de pression financent les médias et, parfois, des journalistes, ce qui soulève des questions sur l’indépendance et l’objectivité de la presse.

Kane note que les groupes de presse qui parviennent encore à survivre sont souvent ceux dont les objectifs ne sont pas purement économiques.

« Les groupes qui subsistent aujourd’hui sont souvent ceux qui défendent des intérêts particuliers – qu’ils soient politiques, économiques, ou religieux. Ils ne visent pas nécessairement la rentabilité, mais plutôt la défense d’intérêts spécifiques », explique-t-il. Cette tendance remet en question le rôle de la presse en tant que quatrième pouvoir indépendant.

La crise actuelle du secteur de la presse appelle à une réflexion profonde sur la manière dont le soutien public peut être mieux dirigé et comment les médias peuvent retrouver leur indépendance tout en naviguant dans un environnement économique difficile.

                                                                                            Sara Jupiter ,  Senegal7