Frères hier, ennemis aujourd’hui Khalifa Sall, la der des batailles, (Par Gnigno Faye)

Khalifa Sall sait que l’entreprise de destruction lancée par Sonko lui a été fatale. Le socialiste compte se venger. Il s’affirme désormais en opposant.

« Hier, il était en première ligne pour défendre la démocratie et les libertés aux côtés de ceux qui, aujourd’hui, le réduisent au silence. Son seul crime ? Avoir, encore, osé penser librement. L’arbitraire n’est pas un mode de gouvernance. J’exige la libération immédiate de  Assane Diouf et le respect de ses droit ». Khalifa Ababacar Sall en manifestant son soutien à Assane Diouf, pose un acte politique que ses anciens alliés de Yewwi askan wi ne manqueront pas d’apprécier. En effet, tête pensante de la coalition qui a sonné le glas de l’ancien régime, Khalifa Sall se pose désormais en opposant à Diomaye et Sonko. Ce soutien à Assane Diouf est, en réalité, une manifestation d’une volonté de s’inscrire contre l’ambition du Pastef de renouveler la classe politique. En effet, Khalifa Sall qui semblait donner les clés de Taxawu Sénégal a Barthélemy Dias, a décidé de revenir dans l’arène politique. L’ancien maire de Dakar, n’ayant pas pu rivaliser avec Sonko dans un combat générationnel, va remuer sa colère et céder la place à son mentor. Qui, naturellement, ne va pas verser dans un duel politique. Il n’a plus l’âge. Khalifa Sall va faire jouer son expérience politique pour déjouer les pièges du tandem Diomaye Sonko.

Faut il le rappeler si Pastef existe aujourd’hui, Khalifa Sall y a joué un grand rôle. En 2016, le palais présidentiel tendait les bras au maire de Dakar d’alors. Khalifa qui a gagné la mairie de Dakar en 2009 avec Macky Sall dans une coalition où il était appelé à jouer les grands rôles. En 2014, le socialiste enterre Mimi Touré. Qui venait de là primature avec un bagage important : elle avait réussi à « accélérer la cadence » de la traque des biens mal acquis. Dakar était la dernière rampe pour s’assurer de la place de dauphin de Macky dans son parti. Elle s’est faite balayée par Khalifa Sall. Qui, contre toute attente, s’était sorti de l’animosité des Aperistes. En ce moment, Sonko venait tout juste de créer son parti politique. Il n’était pas connu du grand public. Certains disaient que l’objectif de cet inspecteur des impôts était de diriger l’Adepme. Khalifa Sall qui venait de confirmer sa suprématie à Dakar, attendait 2019 pour déloger Macky Sall du palais. Ce que le boss de l’Apr ne va pas attendre. Ayant écarté Karim Wade avec une juridiction d’exception, trouva la caisse d’avance de la mairie comme moyen pour enterrer Khalifa Sall. Macky envoie l’Ige à Dakar et enclenche la machine judicaire. Khalifa Sall, en républicain, pense naïvement pouvoir s’en sortir et s’agrippe à l’article 55 du code de procédure pénale. Qui affirme que sans la présence d’un conseil lors de l’enquête préliminaire, la procédure devient nulle. Mais c’était sans connaître Macky Sall. Même la Cedeao a affirmé que les droits de Lhalifa Sall ont été bafoués et par conséquent, l’Etat devait lui verser 35 millions Cfa en compensation. Mais rien n’y fait. Khalifa Sall est condamné à 5 ans pour l’écarter de la présidentielle car lors des législatives de 2017, Khalifa Sall avait réussi à récolter plus de 300 mille votes en étant prisonnier. C’est après cet épisode que Sonko commence à gagner en visibilité. Son inexpérience lui fait perdre la présidentielle de 2019 en se classant 3eme. Après sa sortie de prison, Khalifa Sall perd sa place dans l’opposition. Ousmane Sonko tire sur tout et devient de plus en plus visible. Khalifa Sall capitalise sur la force de Sonko. Il réussit à réunir les plus grands partis de l’opposition au sein de Yewwi askan wi. L’objectif de la coalition était d’imposer une cohabitation à Macky Sall. Pape Diop en avait décidé autrement. Il a rallié le pouvoir à la dernière minute. Khalifa Sall a réussi à gagner les grandes villes du pays. C’était inéluctable. La vague Yewwi askan wi allait déloger Macky. Mais Sonko, qui était au courant de l’initiative de Barth pour apaiser là tension politique, a commencé à saboter la coalition car il savait qu’il n’allait se présenter en 2024. Khalifa Sall qui avait été expulsé du Ps pour avoir refusé de se ranger derrière Tanor, ne va offrir à Sonko ce qu’il a refusé à ses camarades de parti. Sonko commence à peindre Khalifa Sall de traitre et entame une destruction de son image. Ce qui va impacter Khalifa Sall. En gagnant la présidentielle, Pastef sait que Khalifa a une revanche contre eux. Et il entend la prendre.

Gnigno Faye – Senegal7 

Comments are closed.