Affaire khalifa sall, moquerie ou duperie: De quels droits parle le Garde des Sceaux ?

« C’est un citoyen sénégalais comme tous les autres citoyens. Lorsqu’il est question de le poursuivre quels que soient les faits, l’essentiel est que cela se fasse dans le respect des règles qui régissent l’Etat de droit. On ne peut pas poursuivre Khalifa Sall en marge des règles qui régissent le droit ».

Cette position du ministre de la Justice aurait pu se passer de commentaires si les faits n’avaient pas assez démontré que si le Maire de Dakar est en prison c’est parcequ’il a décidé de tenir tête au pouvoir actuel en refusant de se ranger derrière Ousmane Tanor Dieng leader d’un Ps arrimé à l’Apr.  Et que ceux qui dénoncent avec véhémence des accusations  fallacieuses pour enfoncer un adversaire ont bien leurs raisons.

Certes, le rapport qui accable l’edile de la capitale est l’oeuvre de l’Inspection générale d’État (Ige) mais ce corps jadis redoutable, est soumis à de rudes épreuves par de cyniques manipulations qui amenuisent sensiblement sa crédibilité. Combien de pontes du régime épinglés continuent de vaquer à  leurs occupations et pire de bénéficier de promotions au sommet de l’État?

Et puis de quels droits parle le Garde des Sceaux ?  Mettre en prison un maire de la capitale à  quelques encablures de joutes électorales, lui refuser categoriquement toute liberté provisoire est-ce acceptable en démocratie ?

Maintenir une tête de liste en prison en dépit de son élection comme député, n’est-il pas une violation flagrante de ses droits et un viol des suffrages des électeurs ? Interdire systématiquement toutes les  manifestations de soutien, étouffer tous les élans de sympathie d’ici et d’ailleurs, ne sont-ils pas des actes « deconsolidants » dans un pays qui a une grande  réputation démocratique ?

Manifestement, Khalifa Sall sera  bientôt libéré si l’on analyse de près les déclarations de certains au coeur du régime. Mission accomplie. Sall a bu le calice jusqu’à la lie.  Se relevera-t-il de cette épreuve. Une autre paire de manche.  Mais le constat affligeant est que chez nous plus qu’ailleurs, il n’y a pas de justice. Il n’y a que des hommes qui l’utilisent à  leur guise. Et c’est triste pour le peuple du 23 juin qui rêvait d’une autre manière de gouverner. C’est triste pour ceux qui croient encore à  la rupture.

Senegal7