Dés sa prise de pouvoir pour un second mandat de cinq ans, Macky Sall a renforcé ses pouvoirs pour quelqu’un qui est normalement à son dernier mandat. Il a «décidé de n’en faire qu’à sa tête, quitte à se payer notre tête». Aujourd’hui, il a commencé à payer l’absence d’un collaborateur immédiat qu’est le Premier ministre. Non seulement il était un fusible sur qui les premières attaquent tombent avant d’atteindre le chef de l’Etat, il était également le chef du Gouvernement qui joue un rôle prépondérant dans la communication gouvernementale. Bonjour les Dégâts…
Macky Sall à l’épreuve solitaire du pouvoir
«Macky Sall inaugure une ère de gestion solitaire du pouvoir en décidant tout seul de changer le régime politique de notre pays avec la suppression du poste de premier ministre et influe ainsi sur le jeu d’équilibre des pouvoirs. Il maintient son ministre de l’intérieur et renforce ses pouvoirs pour quelqu’un qui est normalement à son dernier mandat», avait dit Thierno Bocoum.
Le leader politique continue : «comme l’avait si bien dit Montesquieu, «c’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Macky Sall a décidé de renforcer ses pouvoirs et d’encadrer par le mystère la gestion de la chose publique à la place d’une transparence qu’exige toute grande démocratie. Il a décidé de n’en faire qu’à sa tête, quitte à se payer notre tête. Il revient au peuple sénégalais dans sa diversité, de faire face et de veiller à sauvegarder ses acquis démocratiques, fruits d’un combat de plusieurs générations».
Les cas Aliou Sall et El Hadj Kassé
Ces deux cas suffisent pour montrer que la décision prise par le chef de l’Etat de supprimer le poste de Premier ministre a des conséquences immédiates sur la gestion du pouvoir jugé solitaire.
L’aïd el fitr ou la fête de Korité marquant la fin du jeûne musulman avait servi de tribune pour le chef de l’Etat de se prononcer sur l’enquête de BBC sur les contras pétroliers au Sénégal incriminant son frère.
«Il y a des choses qui ont été dites. Des accusations ont été formulées. Mon frère (Aliou Sall) a même été cité. Mais, je tiens à dire que personne ne peut salir mes actions. Ce qui est dit sur les contrats pétroliers et gaziers au Sénégal ne correspond pas à la vérité. Ce qui a été dit a été fait pour pousser les populations à se révolter. Mais je rassure les Sénégalais. Je ne suis pas quelqu’un qui se laisse faire. Je ferai face. Le gouvernement apportera des éclaircissements sur tout», a laissé entendre le chef de l’Etat à la fin de la prière.
A en croire des spécialistes de la communication : «ce n’était pas le lieu, ni l’occasion pour le chef de l’Etat de se prononcer sur cette affaire».
Pis, dans sa communication, il a parlé de «mon frère». Ce qui implique immédiatement un véritable conflit d’intérêt dans la gestion des affaires publiques.
El Hadji Kassé, seul défenseur du «prince»
Au moment où Macky Sall s’est séparé de presque tous ceux qui sont censés de défendre sa politique, El Hadj Kassé était resté seul maitre à bord du navire de la Com présidentielle.
Il était dans toutes les sauces, la radio, la télé, les réseaux sociaux, dans la presse nationale et internationale…
Ces multiples intervenants dans le cadre de défendre le chef de l’Etat, l’ont perdu. Effectivement, il l’a appris à ses dépens. Cela, son patron le sait bien. Comme en atteste sa réaction. Car, au moment où bon nombre de Sénégalais croyaient dur comme fer que Kassé sera tout bonnement éloigné du palais, le chef de l’Etat l’a maintenu au palais, avec une autre casquette.
Aujourd’hui, cette gestion solitaire du pouvoir par le chef de l’Etat a engendré cette cacophonie généralisée au somment de l’Etat, occasionnée par l’affaire présumée de scandale sur l’affaire Pétro-Tim.
senegal7
