2020 : Des adresses à la Nation qui n’ont aucune prise sur la réalité vécue par les Sénégalais !

2020 sonne à nos portes alors que nous autres Sénégalais épuisions 2019 dans le plus grand dénuement. Les secteurs vitaux de l’économie nationale sont plombés par une gestion calamiteuse de nos ressources publiques. Le déficit budgétaire est au rendez-vous, les caisses de l’Etat sont vides, les dettes intérieure et extérieure du pays dépassent l’entendement. L’éducation, la santé, le secteur social, tout est aux antipodes de la bonne gouvernance. Des adresses à la Nation qui ne servent apparemment pas grand-chose aux Sénégalais reviennent par l’interstice de 2019 qui se disperse en anecdotes.

Si des mots pouvaient développer le Sénégal, nous serions déjà une super-puissance puisque dans notre pays, on ne fait que parler sans jamais arrêter de parler de ce qui n’aurait aucune prise sur le vécu quotidien des Sénégalais. Les « mots institutionnels » qui s’étaient entrechoqués en fin 2018 viennent s’ajouter à ceux de 2019 pour faire place à 2020.
Coup d’arrêt des grands chantiers de l’Etat
Le Plan Sénégal Emergent (PSE) avait été rabâché à tout-va notamment dans sa phase 2 mais ce plan n’a fait émerger ni le Sénégalais de façon générale encore moins le pays de la teranga. En effet la plupart des projets sont plombés. Dans le cadre du Programme de Modernisation des Villes (Promoville), la Commune de Kaolack devrait bénéficier de 12, 65 Km de voiries neuves, éclairées et aménagées,mais aussi de construction de murs pour 6 écoles entre autres, pour un cout global de 8 Milliards 100 Millions de Fcfa.
Les travaux ont démarré depuis un peu plus de 2 ans mais il se trouve que pour la phase pilote financée par l’Etat du Sénégal avec le Budget Consolidé d’Investissement (BCI), pour un montant de 5, 6 Milliards, les travaux sont à l’arrêt depuis un an pour cause de contraintes budgétaires. Seulement 45% des travaux ont été exécutés. L’arrêt des travaux du Train express régional (Ter) depuis le 20 mai dernier est dû à un fort niveau d’endettement de l’État du Sénégal. En effet, l’État doit 60 milliards au consortium des entreprises en charge des chantiers du Ter. Face à des difficultés financières, les entreprises ont mis une partie de leur personnel en chômage technique et déployé certains dans d’autres chantiers.
Casamance : Situation de ni paix ni guerre sur fond d’absence de pourparlers
En Casamance, l’on avait parlé de dynamique de paix mais de quelle paix il s’est agi quant-on sait que la tragédie de Boffa Bayotte a assez édifié les Sénégalais sur la situation de ni guerre ni paix qui sévit dans cette partie Sud de notre pays. Les pourparlers de paix ont été remplacés par la baillonnette et les Monsieurs Casamance obéissent dès lors à des manipulations politiciennes. Et comble du destin, après la présidentielle, la Casamance fait face à un gouvernement qui tient à lui faire payer son entêtement d’avoir voté pour Ousmane Sonko.
Taux de Croissance de 6,6% qui profite plus aux consortiums qu’aux Sénégalais
L’on se glorifie d’un taux de croissance 6,6% alors que les Sénégalais s’enfoncent de plus en plus dans la pauvreté totale. L’Economic Intelligence Unit (EIU) a tiré la sonnette d’alarme. L’Institut qui avait fourni des analyses économiques dans plusieurs pays dans le monde, révèle que plus de 375.700 Sénégalais risquent d’atteindre une crise alimentaire en phase 3, de juin à août 2019, si rien n’est fait. Une «insécurité alimentaire accrue et une malnutrition» planent sur le Sénégal en 2020. C’est ce qui ressort du rapport de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), rendu public le 8 novembre 2019. Cette probable «insécurité alimentaire» serait causée par une mauvaise saison des pluies 2019.
L’Etat parle de vendre de l’électricité dans la sous région sur fond de hausse du sésame
L’ancien directeur de Senelec devenu le ministre de l’Energie avait vanté les mérites de sa boîte de vendre désormais de l’électricité au niveau sous régional, aujourd’hui, le discours serait à la hausse du prix de l’électricité que les Sénégalais devraient endosser dans tous les cas de figure. Ce qui est à l’origine de l’emprisonnement tout azimut des activistes tels que Guy Marius Sagna ,Ber Babacar Diop et Cie. Et la présence d’une centrale d’électricité Turquoise pour combler le déficit énergétique dans notre pays témoigne des mensonges d’état criards servis par les autorités en charge de l’Energie.
Le secteur de souveraineté de la gestion de l’eau est monopolisé par les français
Après la Sde, Suez « capte » la balle au rebond pour désormais gérer notre eau. La Sde est lâchée pour des raisons inconnues. Ce qui n’empêche pas aux Sénégalais de faire des pieds et des mains pour se procurer le liquide précieux. D’ailleurs certains quartiers de Dakar tels que Fadia ne sont jamais pourvus de ce liquide précieux. Les autorités n’ont jamais daigné expliquer s’il s’agit de problèmes techniques ou structurels. Au moment où les robinets coulent dans certains quartiers, d’autres jettent leu dévolu sur les camions citernes pour pouvoir se ravitailler.
L’agriculteur est aujourd’hui plombée par une campagne arachidière aux allures expéditives
L’Etat déclare que l’agriculture est un secteur vital de notre développement. En soutien à l’élevage, qui participe également à nos efforts de sécurité alimentaire, les dotations budgétaires ont augmenté de 160% entre le budget de 2012 et celui de 2019.Mais au cours de cette présente campagne arachidière 2018-2019,les chinois ont raflé la production nationale au détriment de l’Usine de la Sonacos qui risque de se retrouver la clef sous le paillasson.
Le secteur de l’éducation est instable depuis plusieurs décennies
Le discours de fin d’année du Chef de l’Etat a fait état d’un secteur de l’éducation et de la formation qui continuent de rester au cœur des priorités du gouvernement. Le programme zéro abri provisoire se poursuit, afin que tous nos enfants étudient dans des conditions dignes. Ces dernières années, plus de 800 000 enfants ont pu rejoindre les chemins du savoir. Mais à ce jour, il y aurait plus de 6639 abris provisoires à travers tout le pays. Les enseignants sont toujours les parents pauvres du système éducatif car l’application des accords les liant au gouvernement butent toujours sur les humeurs des autorités compétentes.
Le secteur de la santé est grabataire
Mballo Dia Thiam du Sutsas avait indiqué que rien que pour les structures hospitalières de Dakar, c’est plus de 9 milliards de FCFA de dettes qui les plombent. Or si on s’arrête seulement sur le segment hospitalier sur les 163 milliards de FCFA du budget du ministère de la santé et de l’Action sociale, les 36 structures sanitaires hospitalières confondues n’ont que 10 milliards de FCFA de subventions pour fonctionner. Donc, si on a 10 milliards que les hôpitaux se partagent dans l’année et que pour les années 2016 et 2017, déjà, la dette tournait autour de 9 milliards de FCFA ne serait-ce que pour les hôpitaux, c’est un trou énorme. Aujourd’hui, ce n’est pas exagéré de dire que la Cmu est en train de cannibaliser notre système de santé », a soutenu avec forces arguments Mballo Dia Thiam, secrétaire général du Sutsas. C’est dire que ces quelques bribes tirés du discours à la Nation de 2018 du Chef de l’Etat renseignent sur l’ampleur des manquements dans la gestion de notre pays. Rien que des mots qui n’auraient aucune prise sur le vécu quotidien des Sénégalais. Pour l’heure, les Sénégalais attendent encore des « maux » du Chef de l’Etat !
Assane SEYE-Senegal7
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