Pendant que les Sénégalais tirent le diable par la queue, le gouvernement consent poursuivre un dialogue national sans intérêt, mitoyen à une auberge espagnole. Chacun y met ce qu’il voudrait bien y mettre. Mais le problème, c’est que ce dialogue n’exprime aux yeux des Sénégalais qu’un monde de manœuvres politiciens dont l’aboutissement ferait irréversiblement l’affaire du Macky et non des sénégalais.
Il suffit qu’un homme politique croie à ce qu’il dit pour que les autres cessent d’y croire. Et cet adage nous renvoie naturellement au dialogue national enclenché sous nos cieux, où, une partie de l’opposition la moins représentative « réduite à sa plus petite expression » y étale ses quartiers. Le président Macky croie au dialogue national après avoir longuement confondu l’opposition et obtenu un second mandat et de quelle manière ! Les problèmes de l’heure des Sénégalais n’intéressent pas le dialogue. L’avoir, le manger et le boire devenus si chers chez nos compatriotes sont exclus du dialogue. L’éducation, la santé et l’insécurité, idem. Du coup, l’on constate que tout ce qui importe au dialogue procède de projection future ou lointaine. Point barre. Au demeurant, si le Macky tient au dialogue, c’est parce qu’il est désormais en mauvaise posture mais durant le temps où tout roulait comme sur des roulettes, il s’employait à « réduire » l’opposition à sa plus petite expression. Le filtre du parrainage ayant fait mouche après un référendum truffé de pièges institutionnels. Des candidats ont été trivialement écartés. D’autres envoyés en prison ou exilés. La voie dégagée à toute épreuve, le Macky gouvernait à sa guise sans tambours ni trompettes. Mais son second mandat tombé comme pierre lancée, l’invite à méditer la dispersion progressive du temps qui lui est imparti pour partir ou s’imposer un troisième mandat. C’est ainsi que l’idée du dialogue national lui est tombée dans l’arrière-boutique. Il le théorisa et obtient gain de cause. Mais à peine Famara Ibrahima Sagna installé et les travaux de commission démarrés, on se « tire » dessus comme au Far West car une quarantaine de femmes ont été adjointes unilatéralement aux membres de commission déjà pléthoriques. L’opposition s’offusqua de cette adversité non pas par un rejet mais par la manière. Premier coup de semonce du Macky en direction de 2024.En vérité si rien n’est tabou dans ce dialogue, d’autres concepts exprimeront subrepticement l’idée d’un troisième mandat jusqu’à ce qu’elle se matérialise. D’ici 2024 à l’évidence, il n’y aura pas d’élection car c’est le dialogue national qui se chargera d’amuser la galerie devant des Sénégalais hilares. Demain, il fera jour. Diantre !
Assane SEYE-Senegal7
