Le Rond-point de Keur Massar respire. Débarrassé de ses emprises, l’image est même surréaliste. Tellement elle contraste avec la promiscuité habituelle qui pousse parfois le passant à jouer des coudes pour se frayer un passage entre les marchands et les voitures. Les trottoirs étaient « colonisés » par les tabliers et autres « Baana-Baana ». Les multiples plaintes des locaux ont toujours buté sur l’inertie des autorités. Hélas, il a fallu que le coronavirus fasse peser sa menace, pour que tout le monde se rende compte de l’anormalité de la situation. Oui, cette infâme pandémie a remis les pendules à l’heure. En dehors de Keur Massar, le Sénégal a subi une brusque mutation. Les bonnes habitudes sont devenues courantes. Plus de surcharge dans les transports en communs, déguerpissement de certains marchés informels…Le covid-19 a même aidé à l’application de certaines lois comme l’interdiction de la vente de pain dans les boutique qui peinait à être respectée. Aujourd’hui, tout le monde, quasiment, est entré dans les rangs. Cette crise révèle que l’homosenegalensis est bien disciplinable…A la fin de cette pandémie, rien ne doit plus être comme avant.
