Aprés le «crime» de la Mairie de Dakar : Le partage du «butin» fractionne Bennoo

La succession de Khlifa Sall à la tête de la mairie de la capitale Sénégalaise fait rage au sein de la mouvance présidentielle. Si le Ps trouve que le poste doit lui revenir de facto, l’Apr qui a toujours nourri son desir absolu de contrôler la capitale sénégalaise, voit en cette révocation, une occasion pour conquerir la Mairie de Dakar. Il s’agit ainsi, de marquer son territoire d’ici l’élection locale prochaine, prévue en décembre 2019.

 Le partage du «butin» : Tanor sort du bois, Macky à l’affut

Ousmane Tanor Dieng a accueilli chez lui une réunion des conseillers municipaux Benno de Dakar, avec comme ordre du jour, la succession de Khalifa Sall révoqué de son poste de maire de Dakar.

Il a porté son choix sur son poulin. Car, il est d’avis que le fauteuil d’édile de la capitale doit revenir de facto à sa formation politique, le Ps.

Le secrétaire général du Ps a jeté son dévolu sur le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye. La détermination de Tanor est d’autant plus grande qu’il a suggéré que ce sera M. Ndoye ou une délégation spéciale.

La même source avance que le président du Haut conseil des collectivités territoriales a ajouté, dans sa plaidoirie en faveur de son camarade de parti, qu’il «n’est pas question de laisser des gamins et des gamines diriger la mairie», barrant ainsi la route aux pro-Khalifa Sall qui lorgnent le même fauteuil.

Cependant, le parti présidentiel compte en son sein des responsables politiques qui ne cracheraient pas sur le fauteuil laissant vacant après la revocation de Khalifa Sall.

C’est en ce sens que l’Apr qui a toujours montré son desir absolu de contrôler la capitale sénégalaise voit par cette révocation de Khalifa Sall, une occasion toute donnée pour conquerir cette Mairie, histoire de marquer son territoire d’ici l’élection locale prochaine, prévue en décembre 2019.

Le maire de Yoff, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, se mettrait en pôle position. Lui qui a été le seul de l’Apr à faire face à la déferlante Mtn en 2014, est obligé de convaincre ses pairs de Benno : le libéral de Ngor, Amadou Guèye, les progressistes de Sicap-Liberté, Santi Agne Sène et Babacar Sadikh Seck des Hlm entre autres.

Ce qui ne sera pas une tâche facile pour lui, dans la mesure où son collègue ministre des Finances, Amadou Ba, semble intéressé par le poste. Même si le coordonateur de l’Apr aux Parcelles Assainise selon Sud quotidien n’est pas un élu de Dakar, il n’en demeure pas moins qu’il sera obligé de soutenir quelqu’un pour lui réchauffer la place d’ici l’élection locale de 2019.

Le maire de la Patte d’Oie, Banda Diop qui a déclaré sa candidature, fait partie des maires de Mtn, à l’image de ses homologues de Maristes-Hann-Bel Air, Babacar Mbengue et de Fann-Point E-Amitié, Palla Samb, avec qui le ministre Amadou Ba serait en négociation très avancée.

En effet, ces ambitions du patron du Ps et les ambitions jugées demesurées de l’Apr, sont autnt d’enjeux qui pourraient écorner la grande coalition présidentielle.

Le «crime» de trop…

Les conseils du désoremais maire de Dakar sont mieux placés que quiconque pour denoncer le decret du chef de l’Etat revoquant leur client.

En conférence de presse ausstôt après, ils ont annoncé avoir saisi la Cour suprême pour l’annulation du décret présidentiel révoquant leur client de ses fonctions. Pour eux, la décision de Macky Sall est «illégale, inopportune et médiocre ».

Me Ciré Clédor Ly a rejeté le décret présidentiel qui, selon lui est illégal, inopportun et médiocre dans le fond et dans la forme, il est contraire à la légalité et aux bonnes règles d’une bonne gouvernance. Et d’ajouter que notre pays a cessé d’être un état de droit et une démocratie, il est devenu l’ennemi des droits et des libertés.

Les arguments avancés par ces avocats, convaincus de l’annulation du décret, est le fait que Khalifa Sall n’est pas définitivement condamné. Selon Me Demba Ciré Bathily, le maire de Dakar est encore « présumé innocent jusqu’à l’épuisement de toutes les voies de recours».

« Si vous dites : je révoque Khalifa Sall parce que la Cour d’appel l’a condamné, et que cette décision est portée devant la Cour de cassation, qui casse et annule la condamnation de la Cour d’appel, qu’est-ce qui se passe à partir de ce moment ?, s’est interrogé l’avocat.

A en croire Me Seydou Diagne, « au moment où Macky Sall signait le décret de révocation de Khalifa Sall le 31 août, l’arrêt de la Cour d’appel n’était même pas disponible ». Selon la robe noire, le président Sall a tout simplement « violé la loi de la  Cour suprême ».

Malick Dabo / Senegal7