Armes chimiques: : La hiérarchie militaire soudanaise cible de graves accusations

L’Alliance soudanaise pour les droits (SAR) a annoncé, le 25 septembre, avoir déposé plusieurs plaintes internationales contre des dirigeants militaires Soudanais qu’elle accuse de recourir à l’usage d’armes chimiques. Toute chose qui remet au goût du jour les allégations de Washington en mai dernier.

Dans sa plainte, l’organisation vise quatre responsables de l’armée parmi lesquels Abdel Fattah al-Burhan. A noter que la SAR a, d’emblée, misé sur la Cour pénale internationale et veut que celle-ci élargisse les enquêtes en cours dans l’optique d’y inclure des crimes récents dont l’usage présumé d’armes chimiques.

Outre cette procédure, l’Ong plaide auprès de l’OIAC la suspension du Soudan, pourtant État partie à la convention depuis 1999.

Comme si cela ne suffisait pas, la SAR veut emmener l’UA à se positionner. D’où la saisine de la Commission africaine des droits de l’homme.

Dire donc que tout cela survient au moment où la tension est palpable. Pour rappel, début septembre, le Quartet international (Égypte, Arabie saoudite, Émirats arabes unis et États-Unis) a mis en garde contre « l’emprise croissante de groupes extrémistes proches des Frères musulmans » au sein des forces alliées à l’armée soudanaise.

Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays ont estimé que la poursuite du conflit menaçait directement la paix et la sécurité régionales.

Il s’agit là d’un tournant qui n’échappe guère à nombre d’observateurs. D’aucuns prédisent déjà un isolement durable de l’autorité de Port-Soudan, pourtant considérée comme la vitrine du pouvoir militaire. Le risque semble être permanent. Et la crainte est que si les accusations d’usage d’armes chimiques se confirment et suivies de sanctions, elles peuvent avoir des conséquences désastreuses pouvant même rendre complexe la transition politique en vue.

La bataille autour des armes chimiques pourrait bien sceller l’avenir politique de la hiérarchie militaire soudanaise, accusée à la fois de crimes de guerre et d’alliances jugées déstabilisatrices pour toute la région.

Senegal7

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