Articles des médias français discréditant l’armée malienne : vérité ou désinformation ? Avis d’experts, (Par Diop Fall, Journaliste indépendant)
Dr Paul D. Bekima : « La France mène une guerre de l’information pour retrouver son influence en Afrique ».
La montée en puissance de la souveraineté africaine s’accompagne d’une recrudescence des attaques médiatiques orchestrées par les anciens colonisateurs, en particulier la France. Depuis que les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – ont mis fin à leur coopération militaire avec Paris, une vague de désinformation s’abat sur ces nations. Dr Paul D. Bekima, président du Khepera Institute of Strategic Analysis basé à Washington DC, analyse cette offensive informationnelle et ses conséquences sur les relations entre l’Afrique et l’Occident.
Une campagne systématique contre les États souverains
Selon Dr Bekima, les médias français sont devenus les fers de lance d’une véritable guerre médiatique contre les gouvernements africains qui ont choisi de s’affranchir de la tutelle occidentale. « Depuis leur éviction du Sahel, les Français n’ont eu de cesse de déverser leur poison sur les autorités qui refusent de leur obéir. Ils utilisent leurs médias pour salir ces gouvernements, faute d’avoir un accès direct à ces pays », souligne l’expert.
Les méthodes utilisées sont bien rodées : des articles à charge basés sur des témoignages anonymes, des accusations sans preuves, et une insistance sur l’incapacité supposée des armées africaines à assurer la sécurité après le départ des forces françaises. « Nous pouvons tous écrire un article accusateur en nous cachant derrière des sources anonymes. C’est une stratégie classique de manipulation », ajoute Dr Bekima.
Désinformation et manipulations : un agenda bien précis
Cette guerre de l’information vise plusieurs objectifs :
* Discréditer les gouvernements anti-français en les présentant comme autoritaires, incompétents ou responsables d’exactions.
* Justifier une éventuelle ingérence étrangère en soulignant la supposée incapacité des États africains à faire face aux défis sécuritaires.
* Saper les nouvelles alliances africaines, notamment avec la Russie, en tentant de semer la discorde et la méfiance.
« Les publications françaises comme RFI et France 24, déjà sanctionnées pour désinformation en Afrique, ne cessent de propager des fausses informations », rappelle Dr Bekima. Ces médias tentent de faire croire qu’avec le retrait de la France, les pays du Sahel sont condamnés au chaos. Pourtant, la réalité du terrain prouve le contraire : les armées nationales, renforcées par de nouvelles coopérations, ont repris le contrôle de vastes territoires.
Le cynisme de cette guerre informationnelle atteint son paroxysme avec des accusations graves portées sans preuves. « Ils n’hésitent plus à inventer des récits terrifiants. Par exemple, l’armée malienne a récemment été accusée de massacrer des civils, sans qu’aucune source crédible ne puisse étayer ces affirmations », déplore l’expert.
Face aux attaques, une riposte nécessaire
L’Afrique ne reste pas passive face à cette offensive médiatique. Plusieurs États ont déjà pris des mesures en suspendant les médias occidentaux responsables de ces manipulations. Pour Dr Bekima, la réponse doit aller plus loin : « Les pays africains doivent renforcer leurs propres médias et promouvoir un journalisme indépendant pour contrer ces offensives. La souveraineté informationnelle est aussi cruciale que l’indépendance politique et économique. »
L’essor des médias africains indépendants offre aujourd’hui une alternative aux récits biaisés imposés par les grandes agences occidentales. Par ailleurs, une sensibilisation accrue des populations aux techniques de manipulation médiatique permettra de limiter l’impact de ces campagnes de désinformation.
« L’Afrique entre dans une nouvelle ère où elle doit reprendre le contrôle de son propre récit. La vérité ne peut plus être dictée par ceux qui ont tout intérêt à la travestir », conclut Dr Paul D. Bekima.
Par Diop Fall
Journaliste indépendant
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