AVANCEES AUTOUR DES QUESTIONS ELECTORALES: Le Pds prend acte et continue de récuser Daouda Diallo
Entre le Président Sall et une partie de l’opposition, à couteaux tirés sur la question de la transparence du fichier électoral, ce n’est qu’une bataille qui a été remportée avec la promesse de retenir les élections le 2 juillet 2017. En dépit des assurances obtenues au sortir de l’audience qui s’est tenue au palais, le Pds continue de camper sur ses positions de voir les élections être organisées par un autre que l’actuel ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, toujours récusé.
Dans le communiqué qui a sanctionné la réunion du Comité directeur d’hier, en effet, Omar Sarr et Cie disent prendre acte de la décision du chef de l’Etat d’accéder à certaines demandes de l’opposition pour rendre le fichier électoral transparent, mais tout de même engage cette dernière à rester particulièrement vigilante dans la défense d’un processus électoral consensuel, notamment tout faire pour que l’organisation des élections soit retirée à Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur, maire et membre de la direction politique du parti au pouvoir. Il ne peut pas être juge et partie.
Pour montrer d’ailleurs que ce ne sont pas des paroles, le Pds, dans le même document, demande à ses militants et militantes ainsi qu’aux sympathisants et à la population de participer massivement à la manifestation de l’opposition, prévue le 21 décembre prochain, pour la transparence de tout le processus démocratique, la sauvegarde des ressources naturelles et la défense de la démocratie et des libertés. La même chose est également demandée aux Sénégalais de la diaspora et à tous ceux qui voudraient participer à la marche, d’être présents à la manifestation qui se tiendra à Paris, devant l’Assemblée nationale française, au courant de ce mois de décembre, pour remettre aux autorités de ce grand pays ami le mémorandum sur les violations des droits de l’homme, sur les détentions arbitraires et la confiscation de la démocratie. «La transparence du processus électoral et la pérennité d’un système démocratique apaisé exigent une justice indépendante en laquelle les citoyens ont confiance. Et cela exclut des manipulations dont un des objectifs majeurs est manifestement d’obtenir une caution judiciaire pour éliminer des candidats à l’élection présidentielle », ont laissé entendre Omar Sarr et ses camarades.
Au sujet de l’affaire des magistrats qui a fini de mettre la Cour suprême sous les projecteurs, le Cd su Pds dit simplement inviter le chef de l’Etat à retirer du projet de loi toutes les dispositions créant la rupture de l’égalité entre les magistrats, notamment le maintien de certains parmi eux en activité au-delà de l’âge légal de la retraite. Il apparaît incontestablement, ont dénoncé les libéraux, « que Macky Sall cherche à avoir des juges qui lui sont dévoués pour se protéger et protéger sa famille et son clan impliqués dans d’innombrables scandales financiers ».
« Il n’y a nulle part inscrite la cinquantaine de milliards comme annoncé par le ministre des Finances dans le projet de loi de finances initiale pour l’année 2017 »
En parlant de finances, le Pds dit ne croire aucune virgule de ce qui a été avancé par le ministre de l’Economie et des Finances, à l’occasion de la présentation du budget pour l’exercice de 2017. Le comité directeur dénonce un mensonge d’Etat digne des régimes autoritaires les plus ignobles et dont les auteurs sont d’infâmes manipulateurs qui ne sauraient se présenter comme de respectables hommes d’Etat tant leurs méthodes sont odieuses.
Pour eux, l’examen du projet de budget soumis à l’Assemblée nationale « a révélé les dérives et manipulations pour faire croire aux Sénégalais que l’État aurait récupéré une cinquantaine de milliards de francs Cfa dans la prétendue traque des biens mal acquis. Alors que, l’État, sous la présidence de Macky Sall, a dépouillé et spolié Bibo Bourgi, Abdoulaye Wade et Alioune Samba Diassé de biens leur appartenant et faussement attribués à d’autres, unilatéralement évalués à des dizaines de milliards ». Et de poursuivre : « Il n’y a nulle part inscrite la cinquantaine de milliards comme annoncé par le ministre des Finances dans le projet de loi de finances initiale pour l’année 2017. Les recettes exceptionnelles que nous avons s’élèvent à 63 milliards et proviennent exclusivement des initiatives PPTE/IADM. Par conséquent, on ne peut faire allusion à l’examen du projet de LFI parce que ces ressources n’y figurent pas ». Avant de conclure : «non contents de voler ses propres citoyens par un processus particulièrement indigne, l’État a fait un mensonge grossier en tentant, mais vainement, de présenter une opération commerciale avec Dubaï Port World dans la gestion du Port de Dakar comme une opération de récupération de biens issus du processus d’une prétendue traque de biens mal acquis. Après avoir gratuitement obtenu 10% des actions de DP-World, valant aujourd’hui près de 50 milliards de F Cfa, l’Etat les a revendus à 24 milliards de F Cfa dans des conditions nébuleuses », selon le Pds.
Madou MBODJ
