Le dièse de Sara : Macky Sall ,mémoires d’une communication « bazar »

La déclaration du président Macky Sall est attendue aujourd’hui afin d’avoir une idée précise de sa candidature pour les prochaines élections dans 8mois. Mais déjà, le citoyen lambda ne semble sur le qui-vive quant au contenu et à la quintessence de ce message présidentielle.

On parlerait presque de  »réchauffé » sans risque de s’y tromper. Hélas les contours du discours ont été ventilés avant l’heure du fait de la piteuse politique de communication du régime.

Et oui !, c’est un secret de polichinelle que d’affirmer que le président Sall ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il s’agit de bourde communicationnelle.

On se souvient encore de son  »cri de guerre » menaçant l’opposition « Le lion dort,ne le réveillez point » …des mots qui avaient suscité une certaine moqueries de la part des opposants qui s’en sont donné à cœur joie en l’assimilant à un président paresseux qui ne fait que dormir au lieux de guider l’émergence de son pays. À cette erreur de com’ est venue s’ajouter plusieurs griefs dans le courant de son magistère.

La visite du président qui avait fait un déplacement express à Tivaouane lors de l’incendie de l’hôpital ayant entraîné le décès d’une dizaine de nourrissons est encore frais dans les esprits. Décidément pressé et épuisé, le président avait demandé aux familles de dresser leur liste rapidement car il devait partir aussitôt.

Les mots étaient tombés tel un coup de massue. Comment face à des familles endeuillées et le mental à plat ,le chef de l’État avait pu ténu ce type de propos jugés  »méprisants » pour beaucoup.

 » Si vous ne prenez pas les vaccins, je vais les donner à d’autres pays africains qui en ont besoin » avait déclaré le président durant la période de vaccination de la Covi19.

À ces mots, le président affichait un certain orgueil et une fermeté injustifiés comme si les vaccins étaient son bien personnel et qu’il pouvait en disposer comme bon lui semble et l’offrir à qui il veut. On a souvent cette impression que c’est un chef de famille et non un président qui s’exprime.
La liste est exhaustive.

En sus, le locataire du palais ne semble jusque là cerner son handicap communicationnelle ou alors il est dans le parfum mais n’y trouve antidote. La ciguë des mots serait bien trop forte. L’homme semble être un partisan de  »la dernière minute », s’exprimant seulement quant il le désir et non pour l’horloge de l’institution qu’il représente.

Ou encore  »négligeant » de présenter des condoléances à son peuple endeuillé et étrangers le premier à condamner un acte hors de nos frontières. Pis encore, laisser une crise sur le sol Sénégal sans installer une commission d’urgence et s’ériger en médiateur chez les autres.

En sus, les longues déclarations techniques surtout de nouvel an dont il est coutumier , les apparitions symboliques, ou les brides de discours à l’emporte-pièce sont monnaie-courante chez le président Sall or coagule davantage son  »personal branding ».

Le locataire du palais semble très féru des médias occidentaux d’où il s’exprime presque uniquement ces derniers temps. On pourrait dire que le président Macky Sall fuit la presse du Sénégal telle la peste. Hélas, ce serait machiavélique de le penser.

Mais la réalité porte à croire à cette hypothèse. Nos médias manqueraient t-ils de savoir-faire?, doit-on revoir la formation du journaliste sénégalais  »incapable » de faire une table-ronde d’avec le président pour les questions qui nous concernent ? est-ce une question de complexe d’infériorité généré par le néo-colonialisme ?… pour l’heure focus sur notre président !

Et pourtant, ce sont des journalistes sénégalais au parfum des réalités du peuple qui gèrent la communication et l’image de notre président. En effet, de 2012 à nos jours, au moins sept hommes de médias ont gérer ce fameux gotha de communication du président Macky Sall. Parmi eux,on peut cité le journaliste Yakham Mbaye.

La plupart de ces agents de com’ ont été évincés car étant non qualifiés sans connaissance aucune de la communication institutionnelle et la science politique. Des journalistes pour la plupart alors que ce domaine demande bien plus. Et oui,la bonne communication est une denrée rarissime de nos jour en politique,à la limite c’est… du marketing.

Par ailleurs, il ne suffit d’avoir le gain pour être bien perçu ou bien communiquer ? Non!. Il faut avoir les hommes qu’il faut à la place qu’il faut car en politique chaque erreur se paye cash. Lors d’une crise par exemple, il faut savoir faire la dichotomie entre communication et réaction. La communication invite le partage d’informations bien tamisées et passées au peigne fin tandis que la réaction convie automatiquement le ressenti et trahi votre pensée.

La réaction, c’est là où le président et son entourage pèchent. Arrivé au pouvoir à la fleur de l’âge, l’APR n’a bravé les sempiternels sentiers de résistance d’opposants émaillés d’emprisonnements souvent et de persécutions. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est dans la difficultés qu’on devient chevalier.

On apprend de ses erreurs. Devrions nous dire que le président et sa cavalerie n’ont eu la chance d’être matés? hélas oui! car cela leur aurait apporté une formation de base solide et une expérience afin d’éviter ces dérapages et débats stériles dans le cosmos médiatique.

Un manque de discipline criard est noté dans la prise de parole sur les plateaux de télévisions ou dans les radios. Face à une opposition de plus en plus virulente et polemique, le debat face à des aperistes (biens formés) seraient de mettre en lumière les grands chantiers de l’émergence entreprit par leur leader. En lieu et place, nous assistons à des debats à l’allure de querelles de femmes à la borne fontaine.

Il urge en cette veille d’élection (que le président participe ou non) d’améliorer l’image de marque de l’institution présidentielle car osons les mots, la communication autour du chef de l’État est en souffrance. Il n’y a de honte à reconnaitre ses tares. L’aiguille du chronomètre vacille déjà.

 

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Sara Jupiter-Senegal7