Côte d’Ivoire : décès de Mariam Dicoh, la chimiste imm0rtalisée sur la pièce de 25 FCFA

Mariam Dicoh, la pionnière de la chimie en Côte d’Ivoire, est décédée ce 5 juin 2024, à l’âge de 80 ans, comme l’ont rapporté nos confrères de Abidjan.net. Sa contribution au domaine scientifique et son visage immortalisé sur la pièce de monnaie de 25 F CFA depuis 1981, ont marqué l’histoire de l’Afrique de l’Ouest. Née au début des années 1940, Mariam Dicoh a brillamment suivi un parcours académique exceptionnel. Après avoir obtenu son Certificat d’études primaires au début des années 1960, elle a poursuivi ses études secondaires au lycée technique d’Abidjan. Son arrivée au collège a coïncidé avec l’ouverture de la section chimie du lycée, où elle a manifesté une passion et un talent remarquable pour cette discipline.

L’image de Mariam Dicoh sur la pièce de 25 F CFA est le fruit d’une série d’événements fortuits. Dans une interview réalisée en 2015, elle a raconté comment, alors qu’elle travaillait au laboratoire, un ami étudiant dans la section Arts et métiers du même lycée lui avait pris quelques photos pour le plaisir. Une de ces photos a été publiée dans une revue ivoirienne intitulée « 10 ans de progrès après l’indépendance », célébrant la première décennie d’indépendance de la Côte d’Ivoire. Cette revue a ensuite été envoyée à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) selon Abidjan.net.

Quelques années plus tard, Léonard Kalmogo, un ancien camarade de classe de Mariam Dicoh et alors ministre des Finances de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), l’a contactée pour lui annoncer que sa photo ornait désormais la pièce de 25 F CFA. Depuis, son image, la montrant tenant une burette de chimiste, est devenue un symbole familier pour des millions de personnes en Afrique de l’Ouest.

La disparition de Mariam Dicoh laisse un vide immense dans le monde scientifique ivoirien et ouest-africain. Elle reste une figure inspirante pour de nombreuses générations, symbolisant à la fois le progrès scientifique et l’émancipation des femmes dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes. Son héritage perdurera à travers les contributions qu’elle a apportées à la chimie et à travers la pièce de monnaie qui continue de circuler dans toute la région.

                                                                                                                                       SARA JUPITER  SENEGAL7