La situation à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar se détériore rapidement. Le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) a récemment publié un communiqué virulent déclarant le recteur Amadou Aly Mbaye comme « ancien recteur ». Cette annonce survient après des propos controversés de Mbaye, qui a accusé le syndicat de mener un « conflit procrastiné » contre lui et de s’être « radicalisé ». Amadou Aly Mbaye, dont le mandat de cinq ans a officiellement pris fin le 22 juillet 2024, selon la loi de 2015 sur les universités publiques, a accusé le SUDES/ESR de maintenir un conflit prolongé et injustifié. Le syndicat a réagi fortement à ces accusations, les qualifiant de « non seulement infondées, mais aussi profondément offensantes » envers ceux qui travaillent pour améliorer l’enseignement supérieur.
Au cœur des tensions se trouve la fin du mandat de Mbaye. Le SUDES/ESR critique sévèrement son « obstination à se maintenir en poste », y voyant un grave manquement aux principes de bonne gouvernance. Le syndicat reproche également au Conseil d’administration de l’université sa « complaisance coupable » pour ne pas avoir lancé un appel à candidatures pour un nouveau recteur.
Une nomination controversée en 2021 d’un directeur à l’Institut de Français pour les Étudiants étrangers a également enflammé les débats. Le SUDES/ESR accuse Mbaye d’avoir agi en violation du décret de 1979, dénonçant des représailles ignobles envers les contestataires. Selon le syndicat, ceux qui ont protesté ont vu leurs salaires suspendus pendant cinq mois, leurs bons de voyages retenus, et leur couverture médicale suspendue.
Le syndicat soutient le ministre de tutelle, Abdourahmane Diouf, l’encourageant à prendre des mesures concrètes et à ne céder à aucune pression. Le SUDES/ESR propose même, en cas de persistance de la situation, la dissolution du Conseil d’administration et l’intervention du ministère pour garantir le respect des procédures.
Depuis le 23 juillet 2024, le SUDES/ESR ne reconnaît plus Mbaye comme recteur légitime selon seneplus, déclarant que tout acte administratif de sa part sera considéré comme nul et non avenu. Le syndicat appelle à un « choix rapide et apaisé d’un nouveau recteur » par le biais d’un appel à candidatures, avertissant que cette situation pourrait plonger l’UCAD dans une crise institutionnelle profonde.
Sara Jupiter Senegal7
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