L’école sénégalaise, nous dit-On, traverse une longue zone de turbulence. Toutes les constations convergent en un seul bâton de maréchal : l’école sénégalaise va mal.

Par diverses méthodes, les syndicats du G6 (groupement des six syndicats les plus représentatifs du Sénégal) se livrent  aujourd’hui à une guerre sans limite contre le gouvernement ; ce qui installe le tohu-bohu dans l’univers scolaire. A la sortie de la rencontre du 16 mars 2018  avec le premier ministre, le Secrétaire général du syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), Souleymane Diallo exprime sa désillusion : « C’est avec une très grande déception que nous sortions de cette rencontre, parce que nous pensions que, quand le PM du Sénégal convoque le syndicat dans un contexte caractérisé par une crise du secteur, il nous présenterait des propositions acceptables sur l’indemnité de logement, mais cela n’a pas été le cas ».

Si cela valait digression, nous allions nous poser la question simple qu’utilise l’historien : de quand date cette crise de l’école sénégalaise dont le rayonnement dépassait largement les contours du Sénégal ?                                                                                                                                   Cependant pour ne pas nous perdre dans une histoire longue et complexe, concentrons-nous sur aujourd’hui.

Les 13 et 27 juillet, le 5 octobre et le 29  novembre 2012, les 14 et 29 mars et le 29 avril 2013, des séances plénières de négociations se sont tenues, sous la présidence de Monsieur Mansour Sy, ministre de la fonction publique, du travail, du dialogue social et des organisations. Le 17 février 2014, le gouvernement et les syndicats ont signé  un Protocol d’accord après peu ou prou deux ans de négociations. Ces accords en question sont constitués de onze points signés par toutes les organisations syndicales à l’exception du CUSEMS qui n’avait pas accordé ses violons sur l’indemnité de logement, et huit ministres du gouvernement (Fonction publique, Education, Enseignement supérieur, Formation professionnelle, Travail, Sports, Habitat, Budget). Parmi ces accords nous pouvons citer : paiement de l’indemnité de fin d’engagement aux ayants causes des enseignants contractuels décédés, lenteur dans la délivrance des actes administratifs, de la mise en solde et du paiement des rappels, habitat social…

Les syndicats présument quelques temps après que l’Etat n’a pas respecté ses engagements ce qui marque la fin de l’accalmie. Dans ENQUETE + du 19 avril 2016 Babacar Willane affirme que Mamadou Mbodj coordonnateur du M23 soutient dans l’émission « objection » sur la sud FM  que sur les 100 et quelques mille agents de la Fonction publique, il y a 82 000 enseignants entre le préscolaire et le secondaire. Or, ils ne se partagent que 223 milliards sur la masse salariale. Les 306 milliards restants sont répartis entre les 26 000 agents appartenant à d’autres corps.

 Il semblerait que les politiques gouvernementales considèrent que le secteur éducatif n’est pas productif, ce qui va aux antipodes de la pensée de Barber Benjamin Conable Jr  (2 novembre 1922 – 30 novembre 2003) ; il était un membre du Congrès américain de New York et ancien président du Groupe de la Banque mondiale, il affirmait lors de la conférence mondiale sur l’éducation pour tous (5 et 9 mars 1990 à Jomtien ( thailand)) que :

 « Les ministres des finances, et avec eux les responsables des banques de développement, devraient se réjouir de noter que l’argent consacré à l’éducation est de l’argent bien placé. Cela se vérifie au niveau des comptabilités nationales comme des revenus des particuliers. Lorsque les citoyens s’instruisent, les revenus s’accroissent, de même que l’épargne, l’investissement et, au bout du compte, le bien être de la société tout entière »

L’on nous dit souvent aux grands maux les grands remèdes. Le parti de l’unité et du rassemblement avec son mouvement des apprenants s’érige en grand guérisseur et s’interroge dans son laboratoire social sur la question suivante : que faire pour mettre fin à cette crise scolaire ?

Ces réflexions ont donné naissance à une plateforme du nom de « Aar njang mi », qui est avant tout un appel à l’action. Elle veut mobiliser la société sénégalaise dans son ensemble pour la cause de l’éducation, réaffirmer les engagements qui commencent à être perdus de vue, réunir les forces complémentaires, aussi témoigner de la solidarité nationale à tous les apprenants et faire du « droit à l’éducation » une réalité pour tous.

S’inspirant de la parole de l’éminent sociologue le professeur Djiby Diakhate qui disait : «si on veut aller vers une rupture, il va falloir dire que nous voulons une nouvelle école, une école qui reflète le type de Sénégalais que nous voulons former, une école qui soit au service des besoins de développement du pays » , chers gouvernants soyez sensibles aux cris désespérés de ces créatures innocentes, de ces enfants disant «  nous voulons étudier », soyez conscient chers gouvernants que c’est vous que notre pauvre pays très endetté et que nous aimons de toute nos forces, a donné ses maigres ressources pour son redressement. A chaque fois que vous êtes dans le tintamarre de vos passions politique-politicienne, revenez à la raison et soyez admonestés par ces paroles pleines de sagesses  de Rodrigo Borja Cevallos (président de la République de l’Équateur du 10 août 1988 au 10 août 1992), prononcées lors de la conférence mondiale sur l’éducation pour tous ; cela dit : « Je crois que l’heure du changement a sonné. Je crois qu’il est temps que nous commencions à œuvrer pour la pavé et non pour la guerre, pour la vie et non pour la mort, pour le développement de la société et non pour la stagnation, pour l’éducation et non pour la barbarie belliciste ».

L’engagement du parti de l’unité et du rassemblement avec ses apprenants est purement pour la société sénégalaise.

Senegal7