Choc des ambitions dans les investitures : Les fusées Mankoo et Bennoo explosent avant le décollage
Le constat est ahurissant. Les investitures en direction des élections législatives du 30 juillet prochain, font rage. Face aux enjeux multiples que revêt cette 13ème législature, de part et d’autre on se jauge, on s’invective, on bande les muscles et tous les moyens sont bons pour figurer dans les listes.
Ainsi, l’adrénaline monte de plus en plus chez les femmes et hommes politiques. Principalement du côté des tenants du pouvoir regroupés dans la coalition Bennoo Bokk Yaakaar et de celui de l’opposition, dans la coalition Mankoo Mànkoo Taxawu Senegaal.
Les ambitions de faire partie de la 13e législature, avec son lot d’avantage ne sont pas négociables. Aucun cadeau n’est permis. Personne parmi les responsables, ne veut lâcher prise. Or que la date butoir de dépôt des listes pointe à l’horizon, les conciliabules n’ont pour le moment, rien données.
Khalifa Sall et Modou Fada Diagne prennent les devants
Au sein de la coalition la plus représentative de l’opposition : Mànkoo Taxawu Senegaal, Oumar Sarr (Pds) et Khalifa Sall (Initiative 2017) se disputent la position de tête de liste nationale. Barthélémy Dias (Initiative 2017) et Pape Diop (Bokk Gis Gis) font de même pour la liste du département de Dakar.
Les délais étant limités et aucun camp ne comptant visiblement lâcher du lest, il fallait prendre les devants pour éviter la forclusion. C’est ainsi qu’Initiative 2017, qui estime que Khalifa Sall doit diriger la liste nationale de Mànkoo, a déposé sa caution pour les législatives. Une façon de placer un pied en dehors de la coalition de l’opposition.
Mieux, les partisans de Khalifa Sall sont prêts à retirer leur caution si le Pds laisse le maire de Dakar diriger la liste nationale. Une chance pour la médiation entreprise par Malick Gakou et Idrissa Seck.
Le camp de Khalifa Sall n’est pas le seul prévoir une rupture avec la coalition de l’opposition. Modou Diagne Fada de Démocrates et Réformateurs a lui aussi déposé sa caution.
Bennoo Bokk Yaakaar dans tous ses états
Au sein du parti au pouvoir, aucun responsable ne veut être laissé aux carreaux. C’est le même climat délétère qui régné entre les responsables de l’Apr et ceux issus des autres formations politiques de Bennoo Bokk Yaakaar. Dans certaines localités du pays, plus de 100 postulants se sont signalés, alors que deux et trois personnes seulement seront désignées. Les Assemblées générales d’investiture sont émaillées d’incidents, de violents heurts dans la plupart des départements du pays. Soit entre responsables de l’Apr, soit entre les différents responsables de Bennoo Bokk Yaakaar.
Macky Sall en sapeur-pompier
Pas content du tout, le Chef de l’Etat a dit basta et met fin à toutes les guerres de positionnement. Pour se faire entendre, il a suspendu toutes les assemblées générales d’investiture. «Force est de reconnaître que certains camarades semblent ignorer totalement notre appel pressant et légitime, et adoptent un comportement très préjudiciable à la dynamique unitaire de la coalition», a-t-il déploré à travers un communiqué.
Pour préserver la dynamique de victoire, Macky Sall, par ailleurs leader de la cxoalition Benno Bokk Yaakaar, a ordonné la suspension immédiate de toutes les assemblées générales d’investiture prévues et invite les camarades à rester à l’écoute de la conférence des leaders, qui mènera, dans les meilleurs délais, les concertations nécessaires. Ce, tout en les exhortant à faire preuve de solidarité et de dépassement afin d’augmenter la chance de gagner ces élections législatives».
Une guerre souterraine fait rage
En dépit de la décision prise par le chef de l’Etat, par ailleurs, président de l’Alliance pour la République et président de Bennoo Bokk Yaakaar à suspendre les congrès d’investiture, dans certaines localités du pays, les principaux responsables se livrent à une guerre souterraine sans merci et la bombe risque à tout moment d’exploser. Ce qui risque d’imploser la coalition dans beaucoup de localités ce qui peut aboutir à des votes sanction. Le Pds en a fait les frais lors des élections locales de 2009. Le Pds était son propre adversaire. De tels scenarii ne sont pas à écarter dans les camps de Bennoo et de Mankoo le 30 juillet 2017. Parce que les fusées ont explosé avant le décollage.
Senegal7
