Détenus de la Mac de Kaolack: « Celui qui vous a dit que nous trafiquons de la drogue n’a pas dit la vérité »
La réaction des détenus de la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Kaolack ne sait pas fait attendre. Cela, suite à la l’information émanant d’une source proche de la Direction de l’Administration Pénitentiaire, renseignant que les détenus étaient en grève juste pour mettre la pression aux autorités carcérales, qui ont décidé de stopper le trafic de chanvre indien et l’usage du téléphone portable. Joint au téléphone par nos confrères de l’AS, les détenus ont coupé court à ces supputations.
« Nous sommes à notre cinquième mouvement de grève. Celui qui vous a dit que nous trafiquons de la drogue n’a pas dit la vérité. Nous ne sommes pas fous pour nous engager dans ce commerce illicite dehors, encore moins ici en milieu carcéral », a ainsi claironné un des détenus.
« Notre Directeur nous fait la guerre. Nous sommes bastonnés, humiliés et insultés. Lorsque nos familles, nous apportent des denrées, la direction ne nous donne que la moitie et garde l’autre. Quand nous rouspétons, les gardes nous frappent. Lorsqu’ on en parle au directeur, il fait la politique de l’Autruche », a-t-il également souligné.
Lui emboitant le pas, un autre détenu, a, pour sa part fait savoir que « s’ils ont voulu coute que coute donner leur version, c’est parce que les chambres criminelles vont s’ouvrir bientôt et si les juges voient une affaire de trafic de drogue a la Mac de Kaolack, ils peuvent penser que les détenus en grève sont de grands délinquants et ne méritent pas d humer l’air de la liberté. Nos proches aussi peuvent se dire aussi qu’on ne vaut pas la peine d’être soutenus ».
Toutefois, « les détenus n’ont pas manqué de préciser face à cette situation de grève que Si une autorité autre que le Directeur promet que nous ne serons plus tabassés et que nous pourrons consommer du café, du thé et du lait, nous allons suspendre notre mouvement. Si nos proches nous amènent des mangues ou des -mad-, qu’il nous laisse les manger et les digérer dans la paix. Nous ne réclamons pas plus ».
Abdoulaye NIANG-Senegal7
