Enjeux politiques: Macky Sall sectionne l’Afp, le Ps et la Ld…

Au gré des enjeux politique, en six ans, Macky Sall a réussi à décapité de grandes formations politiques. L’Afp, le Ps et la Ld qui faisait la fierté de leurs militants et sympathisants sont désacralisés. Ils sont devenus que l’ombre d’eux-mêmes. Macky Sall, ancien apprenti politique de Wade a pris des galons. Il a réussi à enrôlés de vieux politiques qui le suivent aveuglement, sans broncher, au détriment de leurs partis, aujourd’hui, en lambeaux.

L’Afp la première cible

Dans la première semaine du mois de mars 2015, le comité de discipline de l’Alliance des forces de progrès (Afp) a exclu Malick Gakou et Mamadou Goumbala du Parti. Moustapha Niasse se sépare ainsi d’un des membres fondateurs du parti. La mesure survient au lendemain de la diffusion de l’émission Pile ou Face où le désormais ex-numéro 2 de l’Afp a vilipendé ses détracteurs.

Tout cela est arrivé depuis que Moustapha Niass, secrétaire général de l’Afp, a déclaré son soutien à la candidature de Macky Sall, à la prochaine présidentielle. Les militants progressistes sont divisés sur la question. Avec la sortie musclée de la «commission stratégie» de l’Afp, les choses s’accélèrent. Au cours du bureau politique du parti, Niasse fait part de sa décision de soutenir la candidature de Macky Sall pour la présidentielle à venir. Histoire de couper l’herbe sous les pieds à son jeune camarade ? Probablement. Il charge son directeur de cabinet à l’Assemblée nationale, Bouna Mouhamed Seck, par ailleurs secrétaire national du parti chargé des élections, d’introduire la proposition devant une assistance médusée. Les débats s’engagent. Les uns se disent pour, convaincus qu’ils ne peuvent pas être avec le chef de l’État tout en préparant un candidat pour l’affronter. Les autres rejettent la proposition, en indiquant que l’Afp ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la loyauté envers Macky Sall. Qu’il est impératif que leur bannière flotte haut lors de la prochaine présidentielle. Onze tours d’horloge plus tard, la décision tombe : la proposition est adoptée. L’Afp ne présentera pas de candidat contre Macky Sall. Et pour faire passer en force la pilule, Niasse brandit la sanction financière. «Quiconque voudra se présenter, je ne le soutiendrai pas, je ne le financerai pas», a-t-il déclaré en substance. Une menace qui vise un seul progressiste : l’ancien ministre du Commerce, Malick Gakou.
A ce rythme, les choses vont de mal en pis à l’Afp, des départs pas des moindres sont notés, notamment celui de Mata Sy Diallo.

Le Syndrome de l’Afp emporte le parti Socialiste

Après l’Afp, c’est le parti socialiste d’Ousmane Tanor Dieng qui est dans la tourmente. Ce, après son soutien aveugle à Macky Sall.
Des responsables, des militantes et militants, mêmes des sympathisants du parti socialiste avec Khalifa Sall en tête se sont démarqués de leur leader.
A cette situation qui a fini de divisé le parti de Senghor en deux morceaux, 200 000 signatures sont lancées pour la démission des ministres socialistes du gouvernement de Macky Sall. Une initiative de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (JDS) dirigée par Babacar Diop.

M. Diop et sa suite ont considéré que la dignité du Ps est en train d’être bafouée et que la morale du sacrifice est en train de céder la place à la morale des postes et les intérêts égoïstes qui empêcheront le parti de choisir la voie de l’avenir. C’est en substance, cela qui motive la JDS à lancé une pétition afin de dégager la responsabilité du parti dans la situation désastreuse que vivent les Sénégalais.
Aujourd’hui, la plaie reste toujours profonde. Khalifa Sall et ses plus proches collaborateurs dont Bamba Fall et Barthélemy Dias, disent refuser que le Grand Baobab qui est le parti socialiste ne soit pas «vendu» à l’Apr par Ousmane Tanor Dieng. Aujourd’hui, le parti socialiste est scindé en deux partis. Si Ousmane Tanor Dieng reste son leader, sa légitimité est contestée par le camp dirigé par Khalifa Sall.

La Ld balafrée

Au gré des enjeux politiques, la Ld connait une scission. Après l’Afp, le Ps, voilà que la Ligue démocratique est atteinte par les démons de la division. Il faut dire que depuis un certain temps, il y avait de réelles divergences dans ce parti à propos du compagnonnage avec la coalition présidentielle. On se souvient d’ailleurs de la démission du Secrétaire général, Mamadou Ndoye, tout juste après que les membres du bureau politique de la LD avaient décidé de partir aux Législatives sous la bannière de Benno Bokk Yakaar. Ci-dessous, un extrait du manifeste qui a dévoilé les raisons de la fronde dont le nouveau mouvement est dénommé « LD – DEBOUT».

Manifeste de la Ld-debout

Ils sont militantes et militants de la LD, membres du Bureau politique, membres du Secrétariat permanent, Secrétaires généraux de Fédération, Cadres, Jeunes, Femmes et Etudiants, réunis à Rufisque le 19 août 2017, à prendre date avec l’histoire en décidant, après de larges concertations, de créer dans la Ligue Démocratique un Mouvement politique dénommé « LD – DEBOUT».
Parce que disent-ils «aujourd’hui, au constat comme à l’analyse, notre parti a été compromis pour des intérêts crypto – personnels, des militants de bonne foi ont été abusés, les valeurs qui ont présidé à sa création bafouées et son idéal de société trahi. Un discrédit total est jeté sur notre organisation qui, d’instrument de lutte construit au prix de lourds sacrifices par des générations de militants, est devenu un moyen d’ascension sociale d’une minorité, entre autres.
En effet, à l’espace de six ans, l’Apr, un parti présidentiel non structuré, a réussi à déstructurer de grandes formations politiques : le Ps, l’Afp et la Ld. Une vraie prouesse pour Macky Sall.