La signature des contrats entre l’Etat du Sénégal et le groupe Total pour l’exploration du pétrole offshore aux côtés du groupe Kosmos est une continuité de la domination de l’ancienne puissance coloniale. C’est l’avis Demba Moussa Dembélé, président de l’Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (Arcade). Pour l’économiste, après Bolloré et Necotrans au Port de Dakar, Eiffage avec l’autoroute à péage, France Telecoms qui « contrôle la Sonatel, » le géant français d’hydrocarbures est « venu renforcer cette présence française au Sénégal », déclare-t-il lors de la traditionnelle rencontre « Samedis de l’économie ». A l’en croire, « il s’agit d’un processus de recolonisation qui entre dans le cadre de ce qu’on appelle aujourd’hui, la reconquête des marchés qui étaient perdus par la France surtout dans son ancien pré-carré, c’est à dire les anciennes colonies françaises comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon ». Sur le cas du groupe Total, Dembélé a partagé la réflexion d’un chercheur qui a travaillé sur le groupe, publiée dans le Monde diplomatique du mois d’avril. De son avis, ce groupe encourage la perversion du droit, la fixation du coût du pétrole et le partage des marchés, la collaboration avec des régimes officiellement racistes, la corruption de dictateurs et de représentants politiques, la conquête de territoires à la faveur d’intervention militaire, la délocalisation dans les paradis fiscaux d’après Le quotidien.
