Focus : Faut-il un institut Africain pour former nos Chefs d’Etat ?

Cela coule de source qu’en Afrique pour la plupart, nous sommes toujours en présence de Rois et non de Présidents de la République à la tête des Etats. En vérité entre la royauté et la République, il n’a qu’un pas et c’est pour cette raison d’ailleurs qu’on voudrait vraisemblablement poser le débat sur la nécessité de former les Chefs d’Etat Africains à la gestion Etatique. Car, il est temps de sacraliser la Première Institution et de la soumettre à une rigueur institutionnalisée et non et à celle strictement politicienne. La nuance aura été de taille.

« Apprendre jamais ne passe » même pour un Président de la République qui n’est pas censé tout connaitre, à plus forte raison, gouverner un Etat. Notre invite est loin d’être saugrenue car le tableau de la gestion étatique en Afrique est noir. Même si l’on passe par l’échelle politique pour passer à l’Institution Première, il est évident que dès que l’on a les coudées franches, on se laisse aller à des dérives que plus personne ne pourrait arrêter.

 

Et l’objet de notre réflexion, c’est de poser le débat de la formation de nos Présidents de la République à la chose étatique et à la gestion stricte de l’Etat. Cette formation aura pour finalité de leur inculquer des valeurs républicaines auxquelles ils ne pourraient plus se soustraire et qui pourraient au besoin les exposer à la haute trahison en cas de prévarication.

 

La délicatesse de l’Institution Première, la noblesse et la charge régalienne sont autant de statures qui devraient motiver nos Chefs d’Etat à comprendre qu’il ne leur est jamais permis de faire tout ce qu’ils veulent durant leur magistère. S’il est permis à un citoyen moyen de faire tout ce que bon lui semble, il ne peut en être ainsi pour le Président de la République qui doit strictement s’adosser à la loi, à l’exemplarité mais aussi à l’éthique de la gouvernance.

 

Ces vertus cardinales qu’il devra incarner auront eu une incidence très démocratique dans la vie de la nation et du peuple. C’est en Afrique où l’on voit des Présidents de la République se substituer à la Justice pour emprisonner qui ils veulent. C’est en Afrique que l’on voit des Présidents de la République faire éliminer physiquement ou politiquement des adversaires sans crier gare.

 

C’est en Afrique que l’on voit des Présidents de la République se dédire, violer impunément la loi pour s’accrocher au pouvoir et gagner à l’applaudimètre. C’est en Afrique que l’on voit des Présidents de la République fragiliser l’Etat en politisant toutes les sphères de l’administration. C’est en Afrique que l’on voit des Présidents de la République s’acharner sur des adversaires politiques par le truchement de la Justice sélective.

 

C’est en Afrique que l’on voit que les Présidents de la République se croient investis d’une mission « divine » car, ils sont prêts à tout pour assouvir leurs desseins au détriment des intérêts contingents des peuples africains. Aussi extraordinaire que cela puisse paraitre, tout candidat de l’opposition qui remporterait une élection présidentielle en Afrique devrait au moins être formé pendant plusieurs mois à l’exercice du pouvoir et à ses limites arrimés à une légitimité contrôlée.

 

Dès lors qu’on ne comprend plus ce qui est dans la tête des Présidents africains, il vaut mieux leur offrir au début de leur magistère une formation qui intègre un cadre juridique qui les retiendra de verser dans des dérives insoutenables comme c’est le cas présentement dans plusieurs pays africains. Il est temps que la gestion étatique en Afrique cesse d’être un moyen de persécution de son adversaire mais un sacerdoce pour le développement de toute la nation. Malheureusement, en Afrique nous avons toujours des Républiques royales en présence !

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Assane SEYE-Senegal7