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François Burgat : Les talibans et l’opium

La sidération qui a gagné le téléspectateur occidental devant l’effondrement brutal de ce régime afghan créé pendant 20 années – au prix d’une profonde fracture politique- par les Américains et leurs alliés occidentaux en marge (au large ? au dessus) de quelques quartiers de la capitale afghane offre l’occasion d’une utile introspection. Qu’a-t-il manqué au téléspectateur européen pour anticiper ce virage brutal de l’histoire du Proche Orient et du monde ?
Facteur parmi d’autres, la désinformation factuelle stigmatisante des Talibans, systématique depuis leur émergence, n’a jamais cessé. Un exemple entre mille, pris pas tout à fait au hasard il est vrai, tant le personnage qu’il met en scène est central dans la confusion collective produite par l’école américaine des néocons : Gilles Kepel a pu ainsi affirmer récemment qu’avec le retour des Talibans « la production d’opium va pouvoir recommencer ». Le « grand spécialiste du monde musulman » affichait ainsi impunément son ignorance d’une réalité qui est simplement …..diamétralement opposée : le passage au pouvoir des Talibans a correspondu avec un effondrement de la production d’opium qu’ils sont quasiment parvenus à éradiquer !
Amadou

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