Gestion du projet Sicap-Coeur 3 VDN Extension 2 : la cour des comptes révèle un baume d’enrichissement illicite

La gestion de la Société Immobilière du Cap-Vert (Sicap) a fait l’objet d’un contrôle minutieux par la Cour des comptes portant sur les exercices 2014-2018. Les résultats de cette enquête, publiés par le quotidien Libération ce mercredi 3 juillet, révèlent des pratiques qui compromettent les intérêts de la société.

 

Attribution suspecte de logements

L’un des cas les plus notables concerne la cession d’une villa du projet Sacré-Cœur VDN Extension. Initialement attribuée en 2002 à E. B. V. pour un prix de 33 636 000 FCFA, la villa a finalement été cédée à Mme M. F. S., une chargée d’accueil et d’informations. La Directrice commerciale de la Sicap a expliqué que les critères d’attribution incluent l’ancienneté de la demande, l’éligibilité au programme et la solvabilité du demandeur. Cependant, l’enquête a révélé que des réservations de logements étaient effectuées directement par le Directeur général sortant, Ibrahima Sall, sans dossier et sans transparence sur les conditions de cession.

 

Réservations controversées par le Directeur général

La Cour des comptes a reçu des états de réservations indiquant « réservation DG » pour des personnalités politiques, administratives et judiciaires, contredisant les affirmations de l’ancien directeur général qui a nié toute implication. Sur le projet Sicap Sacré-Cœur 3 VDN Extension 2, 19 logements ont ainsi été réservés directement par le Directeur général sortant pour des autorités, en violation des procédures établies.

 

Pratiques douteuses dans d’autres projets

Le projet Lac Rose a également été touché par des irrégularités, avec cinq logements de type Fatma réservés sans contrat. De plus, des logements ont été attribués à des agents de la Sicap à des tarifs préférentiels mais avec des mensualités de location trop élevées pour leur capacité de remboursement. À Keur Massar 1, certains agents ont cédé leurs baux en cours de contrat, illustrant une gestion désordonnée.

 

Cas de Mme M. F. S.

Mme M. F. S. a conclu une convention de cession de contrat le 23 novembre 2016, s’engageant à couvrir les sommes déjà payées par M. V., soit 18 388 617 FCFA, et à solder le reste, soit 15 247 383 FCFA, dont 10 651 983 FCFA d’arriérés. Au 31 juillet 2020, elle n’avait effectué aucun paiement, laissant un solde débiteur de 15 247 383 FCFA.

Malgré cela, la Sicap a décidé de lui céder le logement, et elle a demandé un moratoire pour payer les arriérés par versements mensuels de 250 000 FCFA. Elle est également affectataire d’un autre logement dans le projet Sicap Grand Mbao pour un prix de cession de 18 174 500 FCFA.

Les révélations de la Cour des comptes mettent en lumière des pratiques de gestion à la Sicap qui nuisent à l’équité et à la transparence dans l’attribution des logements.

 

                                                                                                                      Sara Jupiter  , Senegal7