Gueguerre au sein de l’APR: Quand le journaliste Babacar Dione confond opinion et analyse !

Invité de la rédaction de la RFM, Babacar Dione, journaliste chroniqueur à la 2STV, a laborieusement tenté d’analyser la période orageuse que traverse l’Alliance pour la République (APR) à travers un prisme déformant de la réalité. Plutôt qu’une analyse qui exige d’aller chercher des faits et de procéder à une mise en relation rigoureuse de ces faits, Dione s’est contenté de donner son opinion et rien que son opinion par rapport à la guerre civile qui prend des proportions alarmantes au sein du parti majoritaire. Pourtant, en tant que chroniqueur qui se veut spécialiste des questions politiques, il doit appréhender la dichotomie entre l’opinion et l’analyse. Mais que nenni ! Dione met au centre de tout ce bastringue politicien, le ministre Amadou Bâ qui, selon lui, tire les ficelles à travers les sorties médiatiques tonitruantes du député Moustapha Cissé Lo. Selon le chroniqueur de la 2STV, les déclarations orageuses du Président du Parlement de la Cedeao sont téléguidées, voire commanditées par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur qui veut se positionner pour l’après-Macky. Et rien de solide et de profond qui fonde cette opinion spéculative.

Relations Cissé Lo-Amadou Bâ : l’empreinte de la sincérité

Cissé ayant de la sympathie pour Amadou Bâ et vice-versa, par conséquent, il prêche pour la chapelle de ce dernier, selon Dione. Les relations entre Cissé Lô et Amadou Bâ sont sous-tendues par la sincérité et transcendent les contingences politiques. Et le ministre des Affaires étrangères entretient ces mêmes relations d’amitié avec certains membres de l’opposition comme dans la société civile. Ce qui ne l’empêche pas de défendre avec hargne les intérêts de son parti quand il s’agit d’engager une compétition politique.

Mais à entendre Dione, il y a un délit d’amitié que Bâ a commis en étant en bons termes avec Cissé Lo. Quel manque de profondeur pour un spécialiste de la chose politique ! Et selon Dione toujours, si Cissé Lo a transféré son champ politique à Dakar au détriment de Touba, c’est pour venir baliser le terrain à Amadou Ba et mener un combat par procuration. Et puisque Cissé Lo ne cesse dans son discours de s’en prendre au président de la Convergence des cadres républicains (Ccr) Abdoulaye Diouf Sarr qui se veut le patron de Dakar, donc il entame un combat dont il n’est pas le vrai acteur. Et là Dione de supputer que Ba et Diouf Sarr étant de potentiels candidats post-Macky, Cissé travaille pour le chef de la Diplomatie sénégalaise. Ainsi il mène un combat d’arrière-garde puisqu’Amadou Bâ n’a pas encore pensé à dévoiler de véritables ambitions présidentielles. C’est honteux de voir la légèreté avec laquelle le soi-disant analyste politique traite les dissensions qui minent l’APR.

Les résultats obtenus par Amadou Bâ lors des législatives à Dakar en tant que responsable de la coalition Bennoo et confirmés lors de la présidentielle avec la précieuse collaboration de la Première Dame Marème Faye Sall sont une réalité indéniable. «J’ai toujours dit au Président Macky Sall de faire descendre Amadou Ba sur le terrain politique. Je l’ai plaidé. Vous êtes très utile pour le parti. Votre appui a été très déterminant dans nos victoires lors des Législatives et à la dernière Présidentielle», a témoigné Cissé Lô lors de la session plénière portant examen du budget 2020 du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Ces propos de Cissé sont corroborés par Bara Dolly, le député de Bokk Gis Gis en ceci : «Vous faites partie des meilleurs ministres de Macky Sall. Partout où vous passez, vous laissez des traces». Et la députée de Bennoo Bokk Yaakaar, Awa Guèye, de renchérir qu’il est le « ministre de la croissance constante ».

Aujourd’hui, ces appréciations sincères pleuvant sur le ministre Amadou Bâ traumatisent les candidats masqués de la majorité pensent que les succès d’Amadou Bâ lors de ces rendez-vous électoraux constituent pour lui un tremplin pour faire le grand saut dans l’arène présidentielle. Que Dione et ceux qui manipulent sa langue bifide se détrompent ! Amadou Bâ n’a fait qu’accomplir une mission politique dont il était investi sur la base de la confiance exclusive du Président Macky Sall. Et si ce dernier, qui sait analyser toute situation politique mieux que quiconque au sein de l’APR, avait une once de méfiance ou un brin de suspicion à l’endroit son ministre Amadou Bâ, jamais il ne lui aurait renouvelé sa confiance lors de la présidentielle et, jamais après la victoire, il ne l’aurait nommé ministre au prestigieux poste des Affaires étrangères. Ministère régalien qui, selon Dione, est un moyen cauteleux pour sortir du pays Amadou Bâ et l’éloigner de la sphère politique. Comme si être ministre des Affaires étrangères, c’est élire domicile à l’extérieur et être exclu du jeu politique. Comme si un ministre des Affaires étrangères n’avait pas un temps de présence à l’intérieur du pays qui puisse lui permettre de faire ses activités politiques.

Seule préoccupation d’Amadou Bâ : réussir la mission confiée par le Président

Dione n’ignore certainement pas que la Loi fondamentale permet au chef de l’Etat de nommer aux emplois civils et militaires. Par conséquent, il n’a pas besoin de passer par des entourloupes ou des tours de passe-passe pour remplacer un élément bancal qui ne répond pas à son dispositif tactiquo-étatique dans le combat pour l’émergence. Après avoir lancé PSE, le plan de développement du Président en tant ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, il a conduit avec brio le Plan d’Actions Prioritaires I (PAP I) de 2014 à 2018. Après la présidentielle, la mission continue aux Affaires étrangères où la diplomatie économique qu’il est en train de mener est le continuum des actions enclenchées aux MEFP. Et c’est là que Dione devait axer sa réflexion plutôt que de reprendre les rumeurs de la rue pour en faire une vérité première. L’opinion de Dione cache mal un combat d’arrière-garde que mènent certains politiciens couardement masqués par l’entremise d’une meute de journalistes stipendiés pour euthanasier certains hommes politiques comme Amadou Bâ, dont la seule préoccupation est de remplir pleinement leur mission que leur a confiée le Président de la République.

Et dire que c’est le khalife des Tidianes qui est intervenu pour que Amadou Ba soit maintenu dans le gouvernement lors du remaniement du 7 avril dernier, c’est dénier au Président toute sa souveraineté, toute sa légitimité et toute sa légalité constitutionnelle pour nommer qui il veut, quand il veut et où il veut. Et c’est méconnaitre aussi les relations abyssales qu’entretiennent le chef de la Diplomatie sénégalaise et le guide spirituel des Tidianes. Au-delà des lubies du journaliste-chroniqueur et de ses vues hallucinatoires, ces relations sont empreintes d’une cordialité sans faille et d’une affection filiale profonde qui exclut toute influence ou manipulation politicienne pour accéder ou obtenir un poste de responsabilité au sein de l’Etat.

Un journaliste n’est pas un ramasseur de rumeurs pour en faire des nouvelles. S’il n’a pas les moyens de valider l’information, n’importe quoi devient l’information. Il doit éviter tout ce qui à ses yeux est susceptible de nourrir la théâtralité du jeu politicien, les petites phrases de la rue et les tirs croisés entre acteurs politiques. Ce qui contribue à conforter le citoyen dans sa vision péjorative de la profession du journalisme. Et dès lors que le fake news régente un certain journalisme, les citoyens destinataires de l’information n’ont plus besoin de ces journalistes malhonnêtes, menteurs, manipulateurs qui portent une grande part de responsabilité à la mauvaise image de la presse sénégalaise.

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