Hausse du prix du riz : les commerçants interpellent les autorités

Au marché de Yoff, l’agitation est palpable. Dès l’entrée, les sacs de riz non basmati, autrefois omniprésents, semblent se faire plus rares. La récente décision du gouvernement indien d’interdire les exportations de ce riz a, semble-t-il, commencé à se faire sentir ici.

Mamadou Sall, commerçant de riz depuis près de deux décennies, témoigne : « Depuis l’annonce de cette interdiction, la peur de la pénurie s’est répandue comme une traînée de poudre. Les consommateurs achètent en plus grandes quantités par crainte d’une hausse des prix ou d’une rupture de stock. Actuellement, j’ai augmenté le prix du sac de 50 kg de 1 500 francs. »

Aïssatou Diop, une autre commerçante du marché, confirme la tendance. « Il est vrai que l’approvisionnement devient de plus en plus difficile. Les fournisseurs nous indiquent qu’ils ont du mal à obtenir du riz non basmati en provenance d’Inde. Nous devons désormais nous tourner vers d’autres sources, ce qui coûte plus cher. »

Au-delà de l’augmentation des prix, les commerçants évoquent d’autres préoccupations. Cheikh Tidiane, un vendeur qui se tient non loin d’Aïssatou, pointe du doigt la qualité du riz alternatif. « Le riz que nous obtenons maintenant n’est pas aussi bon que le non basmati indien. Les clients s’en plaignent, mais nous n’avons pas le choix. »

Le sentiment d’urgence est palpable parmi les vendeurs. Ils appellent les autorités sénégalaises à intervenir. Fatoumata Bâ,  présidente de d’un reseau de commerçants de riz de à Yoff, insiste : « Nous avons besoin d’un soutien. Peut-être que le gouvernement pourrait négocier avec d’autres pays producteurs ou envisager des subventions pour aider à stabiliser les prix. »

La situation est préoccupante pour les consommateurs sénégalais. Le riz, aliment de base pour de nombreux ménages, risque de devenir un luxe si rien n’est fait pour stabiliser le marché. Il reste à voir comment les autorités réagiront face à cette crise. En attendant, les ménages devront ajuster leur budget et les commerçants, leur stratégie d’approvisionnement.

SARA JUPITER      Senegal7