Implantation anarchique de panneaux publicitaires à Dakar : Ouleye Diop Sy dénonce et interpelle l’Etat    

Elle est en colère. Très en colère. Ouleye Diop Sy, Directrice Innove Communication, en point de presse déplore avec vigueur, l’implantation anarchique de panneaux publicitaires dans la capitale Sénégalaise. D’un cri du cœur, elle interpelle le Maire, le Préfet, le Gouverneur de Dakar, le ministre de tutelle et le chef de l’Etat.

«Les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques. Et les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde. Cet adage bien connu s’applique à une réalité moins souriante qu’est le visage hideux de Dakar, pollué par une implantation anarchique de panneaux publicitaires. Dakar est «violé». Dakar est « meurtri ». Dakar est une « poubelle » davantage enlaidie par cette insoutenable légèreté d’acteurs de tout acabit ayant renoncé aux «raisons de vivre» pour des «moyens de vivre». Cette cacophonie visuelle est un SCANDALE», s’est indignée Ouleye Diop Sy.

Toujours dans son discours, la Directrice Innove Communication, est d’avis que «le temps est dès lors venu de s’attaquer au mal en prenant le taureau par les cornes.  Faute de goût, les Dakarois et les hôtes détournent le regard alors qu’ils devaient tous s’émerveiller devant la créativité et les coups d’audace des panneaux si, d’aventure, ils étaient l’œuvre d’hommes et de femmes des divers métiers de la communication».

Hélas, déclare-t-elle, «c’est le contraire qui s’offre à nos yeux à longueur d’année. Et pourtant, à l’origine, le panneau publicitaire n’avait qu’une fonction commerciale. Il répondait à un besoin de beauté en prenant sa part d’embellissement du cadre qui l’accueille. Ainsi  le panneau publicitaire était perçu comme « un mobilier urbain » avant d’être un « support de PUB ».  Son rôle essentiel est de participer à rendre la ville BELLE. Et non de l’enlaidir avec cet inacceptable envahissement. Je vous ai donc conviés à ce point de presse pour vous entretenir de la situation des panneaux publicitaires, objet d’une vive polémique entre les acteurs et les élus municipaux. Dernièrement, un grand Architecte sénégalais a écrit à deux reprises sur la situation inadmissible qui engendre un désordre aberrant. Je me permets de poser cette question : Dites nous ce qui ce passe, Mr le Maire, Mr le Préfet, Mr le Ministre et Mr le Gouverneur, ne vous sentez vous pas concerner» ?

«J’ai même pris la peine de rédiger des courriers en demandant à l’Etat pourquoi ce laxisme. Seule la Mairie de Dakar m’a répondu en notifiant qu’avec l’acte 3 elle n’est plus habilitée à s’occuper des panneaux publicitaires et qu’il faudrait s’adresser au Ministère de l’environnement et du cadre de vie. En tant que professionnelle du métier, j’ai honte de la situation actuelle. J’ai actuellement du matériel haut de gamme que je ne peux pas poser car la loi ne nous le permet pas. Pendant l’affaire des régies contre Barthelemy Diaz, le Préfet nous avait envoyé un courrier demandant à toutes les régies d’arrêter toute implantation jusqu’à nouvelle ordre. Cependant depuis notre affaire il n’y a pas eu de nettoyage de l’espace urbain comme le disaient les maires lors des réunions avec les professionnels du métier. Au contraire la pose des panneaux a triplé.

Nos autorisations ne sont plus conformes car nous avons toujours celles délivrées à l’époque par la Mairie de Dakar. J’ai des doutes par rapport à cette situation mais je préfère prévenir avant que la situation que nous avons vécue avec la Mairie de Sacré Cœur ne se reproduise.

On nous dit que nous sommes dans un pays en pleine émergence et pourtant je constate qu’aucune règle n’est respectée, du moins dans le secteur de la publicité», a soutenu Ouleye Diop Sy.

In fine, pour se faire, elle interpeller le chef de l’Etat : «Monsieur le Président de la République, permettez moi de vous inviter, en tant que jeune entrepreneuse, à prendre du temps pour vous pencher sur la situation des régies publicitaires. Car c’est un problème qui impacte toute la population et affecte l’esthétique de la cité, jadis un des fleurons urbains de l’Afrique de l’Ouest. Nous sommes en 2016 et il y a une pollution visuelle car les panneaux poussent comme des champignons. Nous savons que les politiciens sont tous en précampagne,  donc il y a surement des accords entres certains Maires et certains patrons de régie. Et je ne pense pas que ces adultes responsables peuvent se comporter ainsi sans avoir un complice pour assurer ses arrières. Je préviens que les Maires n’ont ni le budget ni le matériel  pour faire ce nettoyage. C’est peut être une des raisons qui permet la pose sans suite vu que nous savons que la marie n’a pas les moyens pour louer des grues afin d’enlever les panneaux hors normes. Je rappelle aussi que l’anarchisme de la pose des panneaux est à l’origine de beaucoup d’accident car les routes ne sont pas libérées».