Gloire au pays où l’on parle. A l’insu de Clémenceau, les Sénégalais se parlent. Ils se parlent pour se comprendre et dégager des plages de convergence qui leur permettraient probablement de trouver des consensus sur les questions d’intérêt national. Mais dans la foulée du dialogue national, certains membres de la majorité ne considèrent nullement les affaires Karim et Khalifa comme des urgences nationales. Toutefois si ces deux cas de figure sont mitoyens au droit du citoyen, toute notion de politique politicienne devrait être bannie de ces dossiers judiciaires. Mais Karim Wade et Khalifa Sall apparaissent toujours comme des damnés du dialogue politique. Hélas !
Si le Président de la République gouverne présentement le Sénégal avec aisance et pondération, cela surprendrait le monde à plus forte raison nos compatriotes d’ici et d’ailleurs. L’espoir suscité par la seconde alternance démocratique sous nos cieux était incommensurable mais à mi-chemin, le pouvoir de la force a pris le dessus sur les véritables enjeux de la bonne gouvernance. Karim Wade et Khalifa Sall ne seront pas perçus sous l’angle de leur posture d’opposant mis bien sous celui de citoyen à part entière maillon d’une nation à l’âme démocratique. Et s’il ya une brèche par laquelle il faudrait sauver un ou des citoyens en détresse, ce serait bien le Président Macky. Certes, gouverner un pays ne serait guère une mince affaire mais son magistère aurait pu se dérouler sans anicroches s’il considérait son Institution comme un sacerdoce qu’il se devait d’honorer et non s’employer du contraire. Le dialogue national pourrait bien lui servir de brèche par laquelle, Karim et Khalifa retrouveraient leurs droits fondamentaux à l’instar de ses « proches » qui traineraient de lourdes présomptions de détournement tributaires des rapports des corps de contrôle. Le dialogue national plancherait prosaïquement sur les articles L31 et L32 du Code électoral qui articulé à l’article 730 du Code de procédure pénale pourrait résoudre l’équation quasi insoluble de Karim Wade et Khalifa Sall. Et c’est pourtant la société civile qui est chargée de statuer sur cette équation à mille inconnues. Ces damnés du présent dialogue politique ont eu comme seul tort de lorgner le fauteuil présidentiel qu’étrangement les fidèles du Chef de l’Etat scrutent jour et nuit sans que son éminence ne puisse les empêcher de tourner en rond. L’essentiel ou à tout le moins, l’important, c’est de ne pas donner l’impression à l’opinion que tout ce branle-bas de combat ne serait que politique politicienne. Mais dans un pays où l’on consent à se parler, une seule brèche pourrait sauver le citoyen donc le Sénégal tout entier. Ce sera celui d’accepter l’autre dans le cadre de la régulation du jeu démocratique. Et c’est là tout l’intérêt de notre piste de réflexion.
Assane SEYE-Senegal7
