La « charte de la non violence » : Une hérésie de l’Etat de droit !
On ne peut comprendre aujourd’hui que le Sénégal en arrive à recourir à un pacte de non-violence suggéré par des religieux pour un besoin de stabilité de notre pays, en prélude aux prochaines élections locales. Cela voudrait dire que notre pays n’a plus d’Etat encore moins des institutions fortes, susceptibles d’être respectées par ceux-là qui ont été portés au pinacle. A la limite, la « charte de la non violence » met en évidence l’absence de l’Etat et l’échec d’une démocratie de type représentative au pays de la teranga. Une véritable hérésie, pourrait-on dire !
Le Sénégal n’a plus d’Etat encore moins des institutions à la tête desquelles, trône un homme politique qui a été démocratiquement élu et qui aura mis en place un gouvernement. En effet de 2012 à nos jours, l’Etat a failli à sa mission régalienne et les institutions n’ont servi qu’à régler des comptes politiques.
Et en perspectives des prochaines élections locales, toutes les conditions seraient réunies pour que le Sénégal soit « brûlé » par les acteurs politiques. C’est vraisemblablement ce que semble entrevoir les concepteurs de la charte de la non-violence au point d’inviter les acteurs politiques à signer un pacte de non-violence.
Ironie du sort, si le Sénégal en arrive à ce stade de sa régression démocratique, cela signifie en clair que le pouvoir de Macky Sall a virtuellement échoué. Dans une démocratie de type représentative comme c’est le cas chez nous autres sénégalais, il y a une véritable crise des normes et procédures.
On confond l’Etat et la parti-Etat, on confond le Président de la République et le président de l’Apr, on biaise la personnalité morale de l’Etat et on lui fait violer la loi sans préjudices. Alors que le citoyen doté de la même personnalité morale reste assujetti à des sanctions de la loi.
Le Sénégal procède d’une véritable reculade démocratique car il y a pouvoir d’arrêter tout pouvoir sauf celui du Président de la République. En effet depuis que le Président Sall est au pouvoir, tout ce qu’il fait arrange son pouvoir et ses alliés.
C’est ce qui explique sa propension à imposer tout ce qu’il veut au mépris de la protection des plus faibles. La hausse du prix de l’électricité, l’imposition du parrainage, les emprisonnements abusifs (affaire Guy Marius Sagna), la répression aveugle avec l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr,les cas Khalifa Sall et Karim Wade et tout récemment l’arrestation de Bathélémy Dias et l’absence de priorité dans le choix de la gestion économique du pays trouvent leurs racines dans ce « capharnaüm » de la démocratie de type représentative.
Le Sénégal procède d’une véritable reculade démocratique puisque tous les acquis démocratiques de 2012 à nos jours, ont été spoliés par le Macky au nom d’une majorité mécanique. La première détresse à laquelle les Sénégalais on fait face durant le règne du président Sall, c’est la mise en branle du principe de la démocratie représentative accrue où la majorité gouvernementale règne en maître au détriment de la minorité politique..
Et la coupe du landerneau politique national en est devenue pleine aujourd’hui et risque de déboucher sur des violences.. Ainsi, pour sauver le pays, les religieux proposent un pacte de non-violence qui signifie trivialement qu’il n’ya plus d’Etat encore moins des institutions au Sénégal. Or, le principe d’une véritable démocratie, c’est de prendre en compte la majorité mais aussi la minorité politique. C’est à dire viser l’équilibre démocratique. Gage de stabilité et de concorde civile.
Assane SEYE-Senegal7
