Lancement officiel de l’atelier d’élaboration de la LPSD : « Les résultats des travaux seront transformés en directives du Chef de l’État… », (Dr Alioune Badara Dione)

Dr Alioune Badara Dione a présidé, ce lundi, la cérémonie officielle de l’atelier d’élaboration de la lettre de politique sectorielle du ministère de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire (LPSD) 2025-2030. Un temps de la vie de la Nation sénégalaise, selon l’autorité.

« A la suite de la présentation au peuple sénégalais de l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050, suivi de la publication de la Stratégie nationale de Développement 2024-2029, la conduite de l’action publique exige la mise en place des politiques sectorielles de développement pour décliner les actions à conduire dans les différents départements pour répondre aux préoccupations des sénégalais et des sénégalaises« , a déclaré Dr Dione ajoutant qu’il sait que les participants à cette rencontre mesurent la lourdeur de leur responsabilité en venant prendre part à cet atelier.

Politique de la nation dans le secteur de la microfinance

Selon le ministre, les résultats des travaux seront, sur sa proposition au premier ministre Ousmane Sonko, transformés en directives du Chef de l’État comme politique de la nation dans le secteur de la microfinance et de l’économie sociale et solidaire. « C’est donc dire que la Lettre de Politique sectorielle de développement que vous allez proposer va devenir le document opérationnel de référence, le contrat de confiance et l’engagement politique que toutes les parties prenantes doivent avoir en bandoulière pour faire des prévisions de l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050, une réalité dans la vie de la nation« , a-t-il assuré.

Feuille de route 

Il ajoute que les sous-secteurs pour lesquels il revient aux parties prenantes de fournir la feuille de route de transformation systémique et de développement structurel, figure en tête de pont de l’avenir économique de notre nation. « Vous vous souvenez tous de la place de ces deux sous-secteurs dans le Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère mais je n’y reviendrait pas car ce document de programme de candidat n’est pas la base administrative de l’action publique même si il va continuer à l’inspirer« , a laissé entendre Dr Alioune Badara Dione.

Fort heureusement, poursuit-il, fidèle à ses engagements devant le peuple sénégalais, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a renforcé la place de ces deux sous-secteurs dans les référentiels de politique publique.

Et dire que s’agissant du sous-secteur de la Microfinance, il est attendu qu’elle joue un rôle déterminant dans l’avènement d’une économie compétitive. « Pour ce faire, il s’agira de réfléchir profondément sur les moyens d’atteindre la souveraineté financière et l’inclusion financière universelle en amplifiant la mobilisation de l’épargne communautaire par l’éducation financière et la promotion des produits d’épargne attractifs pour les sénégalais et les sénégalaises ayant des revenus peu élevés. D’un autre côté vous accentuerez la réflexion sur le financement de l’économie par la microfinance pour mettre en place un dispositif plus efficace de renforcement des capacités des institutions de microfinance mais aussi pour proposer un système de refinancement utilisant toutes les techniques de facilitation (bonification, garantie, etc…) afin de démocratiser l’accès au financement tout en respectant les normes juridiques mais surtout en assurant au système les conditions de sa viabilité dans le temps. La rupture dans ce domaine est de ne plus jeter nos ressources publiques dans les océans meurtrières de l’émigration irrégulière« , a-t-il détaillé notamment détaillé.

Invite

Dire que la SND 2024-2029 invite les parties prenantes aussi à faire de la microfinance un moyen de diversification des sources de financement en accordant un rôle éminent à la microfinance islamique et à la microfinance participative. C’est le lieu, ajoute-t-il, de penser à la meilleure stratégie pour transformer l’énergie combative des sénégalais, qui a conduit à l’avènement de ce nouvel ère politique, en énergie créatrice basée sur le don de soi pour la patrie.

Pour ce qui concerne le sous-secteur de l’économie sociale et solidaire, le ministre demande aux acteurs d’avoir a l’esprit, que le Sénégal n’a pas le droit de ralentir son rythme après le rôle qu’il a joué à Dakar lors du GSEF mondial, à Yaoundé lors du GSEF Afrique, à Addis Abeba lors de l’adoption de la stratégie décennale africaine, enfin plus récemment à Abidjan lors du Forum sur l’ESS.

Mieux encore, affirme-t-il, l’ESS est devenu un des objectifs stratégiques de l’Agenda Sénégal 2050 dans lequel elle doit jouer un rôle déterminant dans l’aménagement du territoire et le développement durable et doit significativement contribuer à l’atteinte de l’objectif stratégique de promotion des modes de production et de consommation durables et endogène. « Personnellement, de la même façon que j’ai toujours défendu les faibles face aux puissants, sans négliger le microfinance, je mets l’ESS au-devant de mes priorités conformément aux instructions du président de la République et du premier ministre ministre. Vous comprendrez pourquoi j’ai accéléré les procédures d’obtention des agréments comme acteurs de l’économie sociale et solidaire en ajoutant 105 acteurs entre avril et maintenant aux 3 acteurs que nous avons trouvés ayant obtenu un agrément ESS entre 2022 et 2024« , a-t-il assuré.

Cadre de Concertation de l’Économie sociale et solidaire

L’autorité de souligner qu’elle a aussi mis en place le Cadre de Concertation de l’Économie sociale et solidaire qui dormait dans les tiroirs de la mise en œuvre de la Loi d’orientation sur l’ESS. Selon le ministre, le cadre est dédié à une gestion participative et inclusive du secteur pour co-construire une stratégie nationale de promotion de l’ESS, une stratégie d’encouragement à la responsabilité sociétale d’entreprise, l’observatoire national de l’ESS et la stratégie de communication sur l’ESS.

Il martèle que la SND a tracé  – pour les acteurs – une voie rectiligne pour transformer systémiquement le Sénégal à travers l’ESS et assurer son développement structurel. Il leur suffit de suivre ses sentiers à eux tracé par la SND.

« Ce faisant vous allez réfléchir sur les modalités pratiques et réalistes, mais aussi ambitieuses et volontaristes pour développer, qualitativement quantitativement les produits et services de l’économie sociale et solidaire, assurer une participation distinguée des entreprises de l’ESS dans la gestion publique au niveau des pôles économiques, définir les moyens de promotion de l’innovation sociale« , a indiqué le ministre de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire soulignant qu’à ce niveau, il est important de signaler l’absence de politique ESS par ignorance.

La Microfinance au service l’ESS

Dr Dione a également exhorté les acteurs de faire en sorte qu’en harmonisant les interventions publiques dans les deux sous-secteurs, que la microfinance soit au service de l’ESS et que l’ESS soit le vecteur de la production massive d’emplois décents et de richesses partagées.

Et d’insister sur quelques caractéristiques par rapport aux LPSD. « On a d’avantage des lettres institutionnelles que des lettres de politiques. Ainsi j’ai mis en place des protocoles d’accord avec tous les ministères pour réaliser ces politiques. Il faudrait faire ressortir les trois dimensions de l’ESS : la production solidaire, les mutualisations et l’économie sociale« , a-t-on affirmé. Non sans préciser que les acteurs ont une lourde charge. « Je vous dis donc à vos marques, prêts, partez« , a-t-il conclu.

Birama Thior – Senegal7