Je regarde avec désespoir ces palettes de mangues séchées à la télé pourrir à vue d’œil, me rappelant chaque jour le gouffre grandissant entre la Casamance et Dakar. Depuis plus de quatre mois, la liaison maritime, notre bouée de sauvetage économique du sud luxuriant, demeure paralysée. Ce lien essentiel, qui autrefois facilitait les échanges, s’est volatilisé, laissant cette magnifique région encore plus isolée du reste du pays. Le Dièse ouvre ces volets pour la mettre en lumière. Notre Casa bien-aimée !
Le Dièse triste de ce soir témoigne du cri silencieux des habitants de cette région. Chaque jour, nous ressentons les conséquences économiques de cette décision qui, même si elle a été prise dans un contexte politique tendu, affecte avant tout nos vies, nos affaires, notre quotidien.
L’argument avancé par le gouvernement, des « raisons de sécurité nationale », semble perdre de sa pertinence. Le calme est revenu et la flotte , gardienne de ce grand brassage attend patiemment son ordre de reprise. Ces navires, qui jadis voguaient avec aisance entre Ziguinchor et Dakar, sont désormais les symboles silencieux d’une Casamance oubliée.
Je ressens autant que les casacais le poids des coûts accrus du transport routier, et je ne suis pas la seule. L’anacarde, fierté de cette région, subit également les affres de cet isolement. Les camions, contraints d’arpenter les routes pendant des jours, sont les témoins muets des pertes, évaluées à plus d’1 milliard de FCFA
Mais au-delà des chiffres, c’est le cœur de Casamance qui saigne. Les dockers, les propriétaires de restaurants, les tenanciers de boutiques ressentent tous la douleur de cet isolement.
La pétition en ligne, appelant à la réouverture de cette ligne vitale est donc venue à son heure . Plus de 4 000 âmes ont déjà rejoint cette cause, témoignant de l’urgence de la situation.
Je lance un S.O.S pour la Casamance. Nous ne demandons pas la charité, mais simplement la reprise d’un droit fondamental : la liberté de mouvement et d’échange. Pour le bien du pays et pour l’avenir de la Casamance, je supplie : rouvrez la liaison maritime.
SARA JUPITER SENEGAL7
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