Le dièse de Sara : Lorsque le prestige devient vestige

Par Assane Seye On Juin 25, 2023

Les prix flambent et grincent les dents pendant que le jadis gourmand panier de la ménagère laisse éclore un sac en plastique transparent mettant à nu le poids de notre poche, sapristi !. Hélas !, même circuler devient un prestige…sur nos voies eux-mêmes vestiges tant elles sont balafrées , les tarifs s’affolent parfois sans raison.

C’est un secret de polichinelle que d’avouer que l’homosenegalensis tire le diable par la queue aujourd’hui traînant honteusement ces 58 900 FCFA par mois de SMIC. Bienvenus dans le vestibule d’équations jamais résolues du prestigieux Sénégal avec sa teranga qui s’accroche péniblement dans cette jungle impitoyable à la vie chère qui coûte les yeux de la tête…

Une cirrhose sociétale…

Aujourd’hui, les sénégalais doivent choisir entre se nourrir, se loger dignement ou injecter des capitaux dans le futur de leurs enfants. L’épargne devient alors un luxe que le »goorgoorlu » ne saurait s’offrir. À quelques jours de la Tabaski les nerfs s’échauffent, il faut trouver de quoi acheter le bélier pour la famille au risque d’être la risée de celui même qui souvent peine à se soigner.

Allah (swat) est miséricordieux, on règlera les dette après l’Eid-el kabir. Et oui! demain appartient à Dieu donc vivons présent. Tel est notre leitmotiv sous la bannière teranga. On est loin du temps ou la sardinelle était jetée gratuitement dans les calebasses.

Dans cette réalité qui met à nue l’insuffisance structurelle économique, il serait un chef-d’œuvre si, par un travail continuel, les sénégalais pouvaient atteindre un niveau de vie plus digne et plus acceptable avec pour finalité : se procurer l’essentiel. Le cas échéant, nous périrons manque de secours, ou plutôt de désespoir. Que le divin nous épargne ce supplice car nous sommes déjà éprouvés.

Quand le fleuve de misère déborde

La balle frappée au sol rebondit toujours. Et oui! l’effet boomerang est toujours aux aguets attendant une aubaine pour donner le tempo qui se montre toujours bémol. En effet,les révoltes ne naissent pas uniquement d’un coût de la vie jugé exorbitant. Ce n’est qu’un facteur qui s’agglomère à d’autres colères longtemps refoulées, longtemps ravalées et qui finissent par occasionner un cancer de raisonnement inéluctablement négatif et nocif pour la stabilité sociétale. Ces situation résultent toujours d’un sentiment d’abandon que le peuple extériorise dès que l’aubaine lui est servi sur un plateau. Ce peuple a toujours besoin d’un prétexte pour se faire entendre.

Et montrer son ras-le-bol lorsque les mesures conjoncturelles de soutien au pouvoir d’achat (carburant, logement, transports, éducation, santé) ne suffisent pas. Et que les changements structurels se font attendre. Il urge d’apporter solutions au cri de cœur de ce peuple pour lequel avoir les trois repas quotidiens est un luxe mais surtout de cette population qui se meurt à feux doux.

Quand les prix prennent l’ascenseur…

Le taux de croissance grimpe tandis que le pouvoir d’achat du Sénégal baisse de jour en jour. Malgré un système libéralisé ,l’État devrait pouvoir placer les jalons d’une régulation et d’un contrôle des prix sur le marché. Le coût des denrée de premières nécessitées ont pratiquement doublé en l’espace de trois ans. Nous avons assisté à la flambée du prix de l’huile qui est passé de 1000fcfa à 1800fcfa aujourd’hui. Le riz dans le même sillage note une augmentation de 200fcfa(400-600).

Quid de nos céréales locales ,l’haricot caracole en tête avec une augmentation de 100% (700-1500 voire 1600). Une situation difficilement tenable par la population. Mais ce n’est pas demain la veille que les panier de la ménagère sera enchanté. La raison se trouve dans le faite que même si une nouvelle grille tarifaire est établi, il y aura toujours une mafia, un marché noir entretenu par certains commerçants véreux qui fixent les prix à leur guise autant que les agences immobilières qui en dépit de la nouvelle loi sur la baisse du loyer, usent de subterfuges pour maintenir leur tarif. Cette spirale d’équations est difficile à résoudre car, elle s’ancre dans un spectre beaucoup plus large de griefs.

En effet, l’inflation mesure en pourcentage, mais les chiffres ne disent pas tout du sentiment de vie chère et des affects de colère ou de résignation qui peuvent l’accompagner. La cherté de la vie est toujours une épée de Damoclès qui peut plonger à tout moment lorsqu’un effet déclencheur vient lui prêter main forte. Elle s’accrochera à elle alors tel un prisonnier à son avocat.

Une issue favorable possible ?

Une argumentation est faite non pas pour être démolie mais aussi pour apporter une autre en renfort. Dans ce tunnel de maux, une pléthore de sortie de crise peut être conviée. Afin de retrouver le soleil jaune de la Teranga, il urge de dénoncer les excès de certaines multinationales agroalimentaires basées au Sénégal, d’un certains nombres d’agoras d’agences immobilières mais surtout de canaliser ou d’amener devant dame justice certains commerçants sans scrupules réfractaires à la baisse des prix.

Cependant,la politique d’aide aux ménages peut s’avérer néfaste pour la santé financière du pays. Apprendre à lancer le filet épouse mieux nos principes qu’offrir son fruit. Nos valeurs intrinsèques nous insufflent mieux. Il faut accordez nos violons. Cette mane financière peut être en lieu et place injectée dans des projets générateurs de revenus en permettant à la population surtout jeune d’entreprendre.

En sus, ce type de gestion économique ne sied d’avec la politique de libéralisme mise en avant depuis 2012. À cette structuration, il faudrait mener une politique minimum de protection de son commerce intérieur en bloquant l’importation de certains produits(cultivés ici) souvent. Une politique ouverte aux investisseurs avec une fiscalité convenable, des voyages du patronat avec le chef de l’État qui ira négocier et être garant du dit patronat afin d’obtenir plus de crédibilité hors de nos frontières. Mais avec à la clef une discrimination positive pour protéger ses bailleurs.

Néanmoins, un fait demeure capitale pour arriver à une sortie de crise plus rapide et cela résulte de la sensibilisation à un changement de comportement en matière de consommation notamment alimentaire afin de renforcer la sécurité alimentaire et mieux anticiper les risques éventuels de famine car nous ne sommes loin de ce fiel.
À chaque jour suffit sa peine!

Sara Jupiter-Senegal7