Le Dossier de la redaction :faut-il revolutionner l’arbitrage de la lutte sénégalaise?

Au lendemain de la victoire par avertissements du lutteur Lac 2 sur Siteu, une nouvelle polémique émerge dans l’arène de la lutte sénégalaise. Le phénomène de Lansar et son camp ont déposé un recours pour contester le verdict des arbitres, suscitant ainsi une réflexion profonde sur les procédés d’arbitrage dans ce sport ancestral, à l’heure de la révolution prônée par la VAR.

 

 

Il y a un mois à peine, la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) faisait son entrée dans l’arène, répondant aux appels des amateurs et des acteurs eux-mêmes. Depuis, cette technologie, déjà adoptée avec succès dans d’autres sports tels que le football, le basket et le tennis, a considérablement aidé les arbitres à trancher dans des décisions délicates. Par exemple, le combat Mod’Lo/Ama Baldé a été scellé par la VAR après une chute initialement invisible.

Cependant, le récent recours déposé par Lansar après le combat entre Lac 2 et Siteu soulève des questions cruciales sur l’efficacité des méthodes actuelles d’arbitrage. Les lutteurs et leurs écuries remettent en question le système d’attribution des avertissements, suggérant que le combat aurait dû se conclure par un match nul.

Si l’on analyse le déroulement du combat, marqué par des temps forts, des attaques et des coups portés, se pose alors la question de savoir quel lutteur mérite réellement la victoire. Une réflexion sur une nouvelle méthode de notation des combats, plus contemporaine et transparente, semble nécessaire.

 

Un exemple pertinent est la méthode de notation utilisée dans la boxe anglaise, où chaque juge évalue indépendamment les boxeurs sur la base de critères tels que le nombre de coups de qualité touchant la cible, la domination du combat par supériorité technique et tactique, ainsi que la compétitivité. Pour adapter cela à la lutte sénégalaise, on pourrait ajouter un critère tel que le « nombre de prises tentées déséquilibrant la cible ».

Cette approche permettrait de récompenser non seulement la puissance physique des lutteurs mais aussi leur habileté tactique et technique. En l’absence de chute claire, le pointage basé sur ces critères pourrait décider du sort du combat, encourageant ainsi les lutteurs à être plus entreprenants et impliqués dans leurs duels.

 

Cependant, une telle révolution dans l’arbitrage nécessiterait la présence de techniciens spécialisés dans les sports de combat au sein du corps arbitral, tels que la lutte gréco-romaine, le judo et la boxe. Cela garantirait une évaluation précise des performances des lutteurs selon des critères pertinents et adaptés à la spécificité de la lutte sénégalaise.

En conclusion, le dépôt de recours par Lansar ouvre la porte à une réflexion profonde sur l’avenir de l’arbitrage dans la lutte  En adoptant des critères de notation plus modernes et complets, le sport pourrait évoluer vers une ère où la transparence et l’équité prévaudraient, assurant ainsi une justice sportive plus juste et acceptée par tous.

 

 

 

SARA  JUPITER  SENEGAL7