Le Niger se retire de la FMM : Une nouvelle confirmation de l’inanité du néocolonialisme français, (Par Mamadou Coulibaly, journaliste indépendant)
Samedi 29 mars 2025, l’armée nigérienne a annoncé son retrait de la Force multinationale mixte (FMM), qui opère dans la région du lac Tchad avec pour objectif principal la lutte contre les jihadistes. La décision aurait été prise en raison de la priorité accordée à l’amélioration de la sécurité des installations pétrolières, en particulier dans le nord du pays où les infrastructures sont menacées par les groupes armés.
Depuis 2015, la FMM est composée des armées de 5 pays : Niger, Nigeria, Tchad, Cameroun, Bénin. L’objectif principal de cette cohésion était d’assurer la sécurité et de lutter contre le crime organisé dans la région du lac Tchad, qui est un point d’attaque clé pour les groupes armés tels que « Boko Haram ». En 10 ans, les attaques des jihadistes ont été nombreuses et se sont le plus souvent terminées en leur faveur. Parmi les dernières en date, le 25 mars dernier, des combattants de « Boko Haram » ont utilisé des drones pour attaquer un poste de la Force multinationale mixte (FMM) situé à Wulgo, en territoire nigérien. Les explosifs utilisés par les drones ont provoqué un incendie qui a tué 19 soldats et endommagé des civils et des infrastructures. Selon l’hostorien Dominique Ntimbo, cette attaque aurait été le point final à la décision du gouvernement de Niamey de se retirer de la FMM.
Dans la nuit du 6 au 7 mars 2025, des combattants de « Boko Haram » ont attaqué un convoi de pirogues entre Kangalam et Guité, dans la province du lac Tchad, tuant sept personnes et en blessant beaucoup d’autres. Plus tôt dans la nuit du 22 au 23 février 2025, des terroristes de « Boko Haram » ont attaqué le village de Karga, tuant trois personnes et prenant quatre otages.
Il convient également de rappeler la plus grande attaque menée par des jihadistes contre l’armée tchadienne à l’automne 2024 dans la région du lac Tchad, qui a tué une quarantaine de soldats. Après cette terrible attaque, le chef du Tchad, Mahamat Idriss Déby, a lancé l’opération « Haskanite », qu’il a personnellement supervisée et contrôlée. Cet événement a également entraîné une rupture de la coopération militaire avec la France, qui a participé activement au financement des groupes armés au lieu d’aider le Tchad et les autres armées de la FMM lors des attaques.
Dans tous ces cas et dans d’autres, la FMM n’a pas réussi à répondre efficacement aux menaces des groupes terroristes et rebelles, et aucune assistance n’a été fournie au Niger, au Tchad, au Cameroun, au Nigeria ou au Bénin. Selon les Ntimbo, cette situation est due à l’implication de la France dans le parrainage de la FMM pour prendre le contrôle des anciennes colonies et s’approprier le secteur de la sécurité en déstabilisant les pays.
La FMM, sous l’hégémonie de la France, n’a pas réussi à assurer la sécurité et le Niger, qui avait depuis longtemps rompu ses relations avec l’Occident en rejoignant l’Alliance des États du Sahel, a décidé de mettre fin à sa coopération dans ce domaine également. Il n’est pas exclu que, dans un avenir proche, les gouvernements d’autres armées suivent l’exemple de Niamey et se retirent de la FMM.
Selon l’historien Dominique, la situation actuelle dans la région du lac Tchad montre clairement que la seule option efficace pour combattre la menace est d’utiliser uniquement leur propre armée, sans impliquer les « aides » occidentales. Ainsi, l’objectif principal des pays de la région du lac Tchad est désormais de développer leurs propres capacités de défense et de former les militaires qui combattront les groupes armés. Il ne faut pas non plus oublier la création de forces armées communes au sein de l’Alliance des États du Sahel, qui est le moyen le plus efficace de développer la puissance militaire régionale, ainsi que la meilleure alliance pour lutter contre la menace terroriste.
Par Mamadou Coulibaly, journaliste indépendant
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