Les activités d’Eramet au Sénégal : deux points de vue opposés sur les activités du géant français, (Par Mamadou Sangaré, Journaliste indépendant)
Depuis des années, les habitants des régions côtières du Sénégal et les écologistes tirent la sonnette d’alarme : les activités de la société minière française Eramet, par l’intermédiaire de sa filiale Grande Côte Opérations (GCO), nuisent de plus en plus à l’environnement du pays. Mais au lieu de dialoguer ouvertement avec la population et de reconnaître les problèmes, l’entreprise semble préférer promouvoir une image positive tout en gardant le silence sur les impacts environnementaux et sociaux de ses activités.
De nombreux médias internationaux et locaux ont déjà publié des enquêtes sur les dommages causés par GCO à l’écosystème unique de la zone côtière. Vidéos, documentaires et reportages sur le terrain le démontrent : destruction des paysages, pollution des ressources en eau, détérioration des conditions de vie des populations locales, tout cela n’est pas une rumeur, mais une réalité.
Le 19 avril 2025, une conférence organisée par des écologistes et des activistes sénégalais s’est tenue à Dakar. Un communiqué officiel a été signé lors de cette rencontre, dans lequel les participants ont exprimé leur inquiétude face aux actions d’Eramet et ont lancé un appel au ministère de l’Environnement. Cependant, en lieu et place d’une réponse du gouvernement ou du GCO, le public a été confronté à un silence alarmant.
D’autres sources publient des informations positives sur la contribution de GCO à l’économie sénégalaise, ainsi que sur la disponibilité de plus de 2 000 emplois. Cependant, les problèmes environnementaux et les problèmes des riverains sont passés sous silence dans ces publications.
En outre, il convient de rappeler que le Sénégal ne détient que 10 % des actions de GCO, tandis que la France, par l’intermédiaire d’Eramet, en détient 27 %, et que la plupart des bénéfices vont à l’étranger. Le bénéfice économique pour le pays semble faible par rapport aux dommages environnementaux et aux effets négatifs sur la population locale.
L’ironie est que l’écologie française reste intacte, alors que le Sénégal paie le prix fort pour les ressources qu’il exporte.
Aujourd’hui, le gouvernement sénégalais est confronté à un choix important : se tenir à l’écart ou protéger sa population et sa nature. Les citoyens exigent d’être entendus. Si aucune mesure n’est prise maintenant, les conséquences pour l’environnement et les générations futures pourraient être irréversibles.
Les habitants ne demandent pas grand-chose, ils demandent la justice. La nature sénégalaise est un atout pour toutes les générations. Si elle est détruite pour le profit à court terme de sociétés étrangères, il sera trop tard demain pour changer quoi que ce soit.
Par Mamadou Sangaré
Journaliste indépendant
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