L’urgence de la situation du Sénégal recommande un dialogue exclusif autour du pétrole
Le dialogue national naguère enclenché par le gouvernement s’est systématiquement noyé dans un scandale financier aux allures d’un « tsunami financier » qui n’a pas fini de révéler tous ses secrets. En effet, l’affaire Aliou Sall démontre à suffisance la légèreté avec laquelle, le régime de Macky s’est pris dans les transactions financières devant présider aux clauses de l’exploitation de notre or noir. Mais comme le mal est déjà fait et ses conséquences non encore quantifiables, il reste que le dialogue national devrait s’articuler désormais sur la gestion du pétrole. A contrario, le Sénégal ne s’en sortirait jamais.
La question du pétrole est tellement complexe que l’on se rend compte que le régime de Macky n’aurait pas pris très au sérieux ce sésame à l’origine des tensions inextricables dans la quasi-totalité des pays qui l’ont découvert sur leur sol. Le Sénégal n’en est qu’à son baptême de feu. Il était donc prévisible qu’il y ait des errements dans la façon de concevoir les contrats pétroliers car les consortiums du pétrole imposent leur diktat à nos pays qui n’ont aucun moyen conséquent susceptible de se payer des plateformes pétroliers à même de forer les puits de pétrole et d’en extraire le sésame. Certes, il y a des experts Sénégalais qui devront être mis à contribution afin de sauver les meubles, mais pour la plupart, nos gouvernements ont surtout besoins de politiciens à la place pour pouvoir bénéficier de cet or noir. S’y ajoute le contrôle institutionnel qui n’est jamais sérieux autour de ce sésame qui génère beaucoup d’argent. Et les Sénégalais savent en âme et conscience qu’on ne peut continuer à épiloguer de jour comme de nuit sur ce scandale du frère du Chef de l’Etat sans pour autant chercher des voies et moyens pour sortir de ce gouffre pétrolier. Les guerres de tranchées, les querelles d’intérêt manifeste ou latent n’y feront rien. L’arrogance et les déclarations incendiaires de part et d’autres n’y feront rien. Les menaces et intimidations n’y apporteront guère grand-chose. La seule voie de salut aujourd’hui, c’est d’articuler les termes de référence du dialogue national autour du pétrole. Et d’en mener de larges concertations qui puissent déboucher sur des consensus forts susceptibles de calmer les ardeurs des sénégalais. Dans un pays où l’on se parle, il y a toujours possibilité de trouver un terrain d’attente. A contrario, le Sénégal se transformerait en un mendiant assis sur des mines de pétrole.
Assane SEYE-Senegal7
