MAESE: une chancelière appréhendée en plein service

Lundi 20 novembre 2023, une nouvelle secousse ébranle le paysage diplomatique avec l’annonce de l’arrestation de la Chancelière Marie Diagne Sène au sein des locaux du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur (MAESE). Un événement qui soulève des questions sur le respect des décisions judiciaires et des principes fondamentaux de l’administration publique.

Selon un communiqué conjoint de l’Union des Conseillers des Affaires étrangères du Sénégal (UCAES) et de l’Amicale des Chanceliers des Affaires étrangères du Sénégal (ACAES), Madame Sène, anciennement maréchale des logis-chef (MDL-Chef) de la Gendarmerie nationale, a obtenu l’autorisation de la hiérarchie militaire pour participer au concours professionnel du Cycle B de l’École nationale d’Administration (ENA, Section Diplomatie, Session 2018), qu’elle a brillamment réussi.

Cependant, malgré sa réussite, le communiqué souligne que le Directeur général de l’ENA n’a pas pris les mesures nécessaires pour permettre à Mme Sène de rejoindre le corps des Chanceliers. Un différend porté devant la justice, qui a été tranché par la Cour suprême par arrêt n°53 du 10 novembre 2022 en faveur de Mme Sène. De plus, sur instruction du Premier Ministre, le Ministre en charge de la Fonction publique a autorisé, par lettre n°2290/MFPTSP/SG/DGFP/DGC/DF/B2/sdz du 23 juin 2023, Mme Sène à prendre service au MAESE.

Le communiqué indique que, malgré ces décisions en faveur de Marie Diagne Sène, la Gendarmerie nationale a procédé à son arrestation, la qualifiant par Acte n°080/4/EM/OPS du 27 septembre 2023 de «Militaire manquant à l’appel» sans autorisation de la hiérarchie.

Face à cette situation, l’UCAES et l’ACAES condamnent avec la plus grande fermeté cet acte, considérant qu’il porte atteinte à l’honorabilité de leur collègue et à celle de tous les fonctionnaires du cadre des Affaires étrangères. Ils soulignent également que cette arrestation ignore le caractère exécutoire des décisions de justice ainsi que les principes d’unité et d’indivisibilité de l’Administration publique.

Outrées par ce qu’elles qualifient d’acte inélégant, les deux Amicales exigent la libération immédiate et sans condition de la Chancelière Marie Diagne Sène. De plus, elles se réservent le droit d’user de tous les moyens légaux nécessaires pour rétablir leur collègue dans ses droits.

SARA  JUPITER  SENEGAL7