MAMADOU NDOYE SUR LES LIMITES DU PSE : « On n’a vu aucun pays du monde qui a réussi à relever le défi de l’émergence avec de tels handicaps »
Quand il s’agit de la gouvernance et de la gestion du pays, Mamadou Ndoye parle avec beaucoup d’interrogations. Evoquant les contexte socio-économique mondial, africain et sénégalais, ainsi que les programmes de développement mis en place à différentes échelles, il souligne que le PSE est confronté à un certain nombre de défis, qui, s’ils ne sont pas relevés, il ne pourra pas y avoir d’émergence.
Parlant du contexte politique et socio-économique mondial, Mamadou Ndoye, a passé en revue les tentatives en cours, pour apporter des solutions au problèmes auxquels sont confronté le monde, l’Afrique et le Sénégal, avec différents programmes.
« Le sommet des Nations-Unies du 25 septembre 2015, a essayé de répondre aux incertitudes et aux interrogations. L’ensembles des chefs d’Etat du monde ont adopté ce qu’on appelle le programme 2030, pour transformer le monde. Et les lignes directrices de ce programme sont : lutter contre les inégalités, éliminer la pauvreté, promouvoir l’autonomie des femmes, garantir la paix dans monde, sauvegarder environnement. (…). En Afrique , la réponse s’appelle l’agenda 2063, adopté par tous les chefs d’Etats, avec comme lignes directrices : une Afrique prospère et inclusive, une Afrique actrice principale sur la scène mondiale, une Afrique qui a réussi la transformation structurelle de l’économie, une Afrique qui a réussi l’intégration… », a fait remarqué le patron de la LD.
Et pour le cas du Sénégal, le leader de la Ligue démocratique note que la réponse est apportée avec le PSE, qui tout de même, traîne des handicaps qui, si ils ne sont pas levés, l’émergence risque d’être un vain mot.
« Au Sénégal, quelles est notre réponse? La principale réponse sur la scène nationale aujourd’hui, qui est en discussion, c’est le Programme Sénégal émergent (PSE). C’est ce qui constitue la référence pour le Sénégal de demain, le Sénégal de 2035 », souligne Ndoye, qui s’empresse d’ajouter qu’il y a cependant « beaucoup d’interrogations » autour du PSE. En ce sens il se demande : « Comment nous allons réussir l’émergence, par exemple, avec la moitié de la population analphabète? Comment nous allons réussir l’émergence, avec 1.200.000 enfants en âge scolaire en dehors de l’école? Comment allons nous réussir l’émergence, alors que plus de la moitié de la population ne dispose pas de centre de santé pouvant lui assurer une bonne santé ? »
Des interrogations parmi tant d’autres, qui, selon lui, à défaut de remettre en cause le PSE, révèlent des défis à surmonter avant toute émergence. « Ces interrogations ne remettent pas en cause le PSE en tant que tel, mais montrent les défis. Des défis qui, si on ne les relève pas, on ne peut pas être émergent. Car on n’a vu aucun pays du monde, d’Europe, d’Asie ou d’ailleurs, qui a réussi à relever le défi de l’émergence avec de tels handicaps. ça n’existe pas ».
