Non effectivité de la liquidation de Sénégal Airlines: 163 agents dans la «galère» menacent d’aller en grève de la faim 

D’après l’AS, depuis le mois d’avril dernier et l’annonce par les autorités de l’arrêt des activités,  la compagnie Sénégal Airlines, c’est le statu quo au niveau de l’entreprise où les 163 travailleurs vivent dans la galère. Sans salaire depuis 4 mois, les agents de Sénégal Airlines attendent leur indemnisation, mais l’Etat et les actionnaires de la défunte structure se renvoient la balle chacun attendant que l’autre partie paie les droits des agents. Le collège des travailleurs prévoit une Assemblée générale dès la semaine prochaine et n’exclut pas d’entamer une grève de la faim.

L’Etat qui détient 36% des actions de la compagnie et les privés nationaux ayant 64% du capital se renvoient la balle chacun soutenant que c’est à l’autre partie de payer les indemnités dues aux travailleurs, écrit le journal. Cette situation est mal vécue par les travailleurs qui sont complétement désorientés. Le coordonnateur du collège des délégués de Sénégal Airlines indique qu’il y a énormément de problèmes depuis l’arrêt de Sénégal Airlines pour les agents. Moustapha Diakhaté soutient que les travailleurs sont dans l’ «agonie» depuis l’annonce de la mesure par le ministère de tutelle en avril et il n’y a aucune autorité politique ni syndicale qui lève le plus petit doigt. Selon le délégué,  des familles de travailleurs sont disloquées, certains ont des problèmes avec leurs banques, d’autres expulsés de leur logement faute de payement du loyer. Pendant ce temps, les agents de la défunte compagnie regrettent que les hommes politiques passent leur temps à polémiquer sur la tenue des élections des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), le patronat sur les élections consulaires et que l’Etat donne 300 millions à des centrales syndicales pendant les travailleurs de Sénégal Airlines «meurent à petit feu». Ils demandent que la liquidation aille jusqu’au bout et qu’ils soient indemnisés comme le veut le Code du travail. Avec la tabaski qui approche, les 163 agents lancent un cri du cœur pour être désintéressés et pouvoir passer la tabaski dans la dignité comme tous les Sénégalais.

Au niveau de la direction de la défunte société, c’est toujours le statu quo et les dirigeants ont toujours le cachet de l’entreprise et gardent tous leurs avantages, étant donné «qu’il y a des niches sur lesquelles ils peuvent faire main basse» car les royalties sont toujours encaissées au nom de Sénégal Airlines. Les travailleurs qui sont toujours sous contrat demandent la désignation d’un liquidateur pour la fin de leur supplice, mais aussi pour que ceux qui veulent s’engager avec d’autres structures telles que la nouvelle compagnie Air Sénégal Sa puissent en avoir le droit. Pour ce faire, les délégués ont saisi le Premier ministre Mahammad Boun Dionne et le ministre du Tourisme et du Transport aérien, mais il n’y a jamais eu de réponse.

D’après les mêmes informations, pour les 4 mois d’arriérés de salaire dus aux 163 agents, il faut 80 millions Fcfa pour les salaires et indemnités et les calculs estiment à 600 millions Fcfa les sommes à payer aux travailleurs. Pour mettre fin à leur calvaire, les agents de Sénégal Airlines comptent organiser une assemblée générale la semaine prochaine pour évaluer la situation. Après cela, ils vont tenir un sit-in de protestation. Les camarades de Diakhaté n’excluent même pas d’observer une grève de la faim vu que «les autorités sont en train de les affamer».

senegal7.com (avec l’AS)