Jean Yves Ledrian, Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères de France est en contradiction avec la vérité historique des faits, lorsqu’il dit que les Maliens sont responsables de la situation actuelle dans leur pays. Car l’histoire du désastre qu’est l’intervention de l’Armée française en Libye marquant l’assassinat lâche de Muhammar Kadhafi, est trop récente pour être oubliée si tôt.
Par conséquent, insistons à dire que la France est totalement responsable de la situation sécuritaire catastrophique dans laquelle, le Sahel est plongé depuis 2010. C’est lorsque le verrou libyen a sauté que les groupes armés terroristes, les cartels criminels, les délinquants ambulants et les coupeurs de routes, se sont déployés dans l’espace sahélien, enjambant allégrement les frontières artificielles des Etats faillis du fait de l’absence de la puissance publique.
ASSASSINAT DE MUHAMMAR KHADAFI</strong
Au lendemain de la chute de Kadhafi, les mouvements séparatistes touaregs jadis éléments supplétifs de la grande armée de la Jamaria, ont tous regagné leur pays respectif : le Mali et le Niger avec de l’armement lourd transporté par des centaines de Toyota et des tonnes de munitions, en fils indiens. Fuyant les bombardements de l’avion français contre les positions des soldats libyens, une partie des combattants touaregs s’installe au Nord du Niger et l’autre regagne le Nord Mali, mettant ces deux pays dans une situation d’insécurité dont les conséquences actuelles sont : un coup d’Etat au Burkina Faso, deux coups d’Etat au Mali, la mort d’Idriss Déby, la dislocation de l’Etat libyen, des villages abandonnés, des écoles fermées, du bétail décimé, des champs détruits, des femmes violées et plusieurs milliers de victimes de guerre et de morts dont les auteurs semblent couverts d’un manteau d’immunité.
L’autre conséquence malheureuse de la mort de Kadhafi, c’est la résurgence des velléités séparatistes au Nord Mali, portées par les mouvements indépendantistes touaregs qui se sont, à un moment donné, alliés avec les islamistes : GIA, Ansar Dine, MUJAO, etc. entre Gao, Kidal et Tombouctou.
Il est alors juste de qualifier de «grande erreur française», c’est-à-dire l’assassinat de Kadhafi, qui a précipité le Sahel dans une ambiance d’insécurité permanente, de remise en cause des fondamentaux des Etats, de coup d’Etat, de terrorisme religieux, de guerre tribale, de trafics illicites.
Les opérations de rattrapage ou de correction en Libye et au Mali, des erreurs de l’armée française par le président François Holland, n’ont pas pu résoudre l’équation sécuritaire dans tout l’espace CEDEAO. Idriss Déby avait, alors raison, lorsqu’il disait, qu’après l’assassinat de Kadhafi, l’armée française n’avait pas assuré «les services après-vente». C’est-à-dire, le plan de liquidation physique du Guide libyen n’avait pris en compte la continuité de l’Etat afin d’aider ce pays et ses institutions de survivre à Kadhafi. La Libye s’est écroulée, ouvrant un couloir d’insécurité jusqu’à la mer méditerranée au Nord et au Tchad, au Niger, au Mali et en Centre Afrique, au Sud. Ainsi, l’affaissement du «mur libyen», après la mort du Guide, a ouvert la voie à tous les trafics vers l’Europe, la Libye étant devenue le carrefour qui abrite en permanence, la foire des produits illicites : marchants de migrants, trafic d’armes, de drogue, de carburant, de médicaments, terrorisme, etc. Des groupes de jeunes dont certains étaient armés, militairement formés et équipés par l’armée française dans sa guerre contre Kadhafi, régentaient cette économie noire, avec des réseaux jusqu’en Europe.
Aujourd’hui, c’est la carte géopolitique du Sahel qui est en train d’être refaite. C’est, ce qui a été remarqué, depuis la mort de Kadhafi, dans les pays au Sud de la Libye : Tchad, Soudan, Centre Afrique, et au-delàs de la bande sahélo sahélienne : Niger, Nigéria, Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Guinée. On se rappelle l’une de ses dernières déclarations, Kadhafi disait que si son régime tombait, Al Qaïda allait envahir tout le Sahel. A l’époque, des autorités saoudiennes, non contentes de l’acte de Me Abdoulaye Wade en vers Kadhafi lors de sa visite à Benghazi sous escorte française, avaient confirmé ces inquiétudes de l’ancien Guide libyen. Les français avaient sous-traité la guerre contre Kadhafi avec des groupes membres d’Al Qaïda, qui ont échappé au contrôle de l’Elysée, après le service.
En tout état de cause, nous devons accepter qu’aujourd’hui, les pays francophones de l’espace CEDEAO vivent une crise politique et sociale très profonde dont les origines seront imputables à la colonisation. Mais, il y a aussi l’accaparement de notre système économique, accepté par nos dirigeants complices du système colonial.
Le Sahel risque de connaître des bouleversements politico-sociaux qui auront le reflet d’une révolution. Les événements qui se déroulent sous nos yeux, dans le Sahel, depuis la chute du pouvoir de Kadhafi, semblent être inspiré par un «New deal» bien concocté sur le dos des pays de l’espace CEDEAO.
Aussi bien sur le dossier malien que guinéen, c’est la France qui tire les ficèles à travers deux Chefs d’Etats : Macky Sall et Alassane Ouattara qui sont les yeux et la voix d’Emmanuel Macron, au sein de la CEDEAO. Le président français semble être leur grand maître. Vous comprendrez alors pourquoi, le président sénégalais a prononcé dans son discours à dernière Assemblée Générale des Nations Unies, 04 fois l’expression «New deal» qu’il a empruntée à Macron parrain de ce concept creux qu’il avait soumis aux Africains : «New deal avec l’Afrique». Macky Sall avait aussi copié l’expression : «nouvel ordre mondial» dès que le président français en avait parlé dans l’un de ses discours dans sa guerre contre la Covid-19. Seulement, certains chefs d’Etat africains francophones, n’arrivent pas à comprendre que le temps de la France est terminé. C’est aux Africains d’imprimer son rythme et sa cadence dans ses rapports avec les occidentaux.
Au lendemain des indépendances, les pays occidentaux s’étaient partagé l’Afrique en traçant les frontières sans tenir compte des sensibilités sociales et des oppositions culturelles.
Du coup, des peuls, des arabes et des touaregs se sont retrouvés sur le même territoire au Mali, au Niger et en Libye.
Des peulhs, des Songhaï, des Malinké, des Soninké cohabitent dans le même périmètre au Mali et en Guinée.
Des Toubous, des arabes, des touaregs, Kanouri, des haoussas partagent le même terroir au Nigéria, au Niger, en Libye et au Tchad.
Et souvent, ce sont des groupes nomades et sédentaires partageant le même air géographique, avec de fortes contradictions culturelles, sociales liées à leur histoire. Cette cohabitation est souvent source de conflits avec des conséquences humanitaires dramatiques.
Les occidentaux qui ont balkanisé l’Afrique, semblent aujourd’hui plus que jamais déterminés à poursuivre leur œuvre de destruction, au détriment des intérêts des Africains. Tout laisse croire qu’un nouveau découpage administratif des pays francophones du Sahel se prépare avec des outils et des méthodes insidieux.
CHUTE DES REGIMES POLITIQUES
L’effondrement un après un, des régimes politiques dans certaines anciennes colonies françaises devrait susciter une réflexion profonde. Qu’est-ce qui fait tomber les régimes politiques en Afrique francophone ?
– Le 22 Mars 2012 chute d’Amadou Toumani Touré. L’armée prend le pouvoir.
– Le 30 Octobre 2014, Blaise Compaoré quitte le pouvoir suite à une insurrection populaire.
– Le 02 Avril 2019, Bouteflika quitte le pouvoir à la suite d’un soulèvement populaire.
– Le 18 Août 2020, Ibrahima Boubacar KEITA démissionne du pouvoir suite à une forte pression de la rue sous la direction de l’Imam Mahmoud Dicko, de l’Opposition et de la Société civile. Les hommes d’Assimi Goïta Commandant des Forces spéciales prennent le pouvoir.
– Le 20 Avril 2021, Idriss Déby assassiné et remplacé par son fils Mahmat Kaka à la tête du Tchad suite à une réélection contestée. Mahamat Kaka était à la tête de la Direction Générale de Service de Sécurité des Institutions de l’Etat (DGSSI).
– Le 24 Mai 2021, l’Armée perpétue un second coup d’Etat, Assimi Goïta devient Présidence de la République de transition.
– Le 05 Septembre 2021, Alpha Condé est renversé par le Commandant des Forces Spéciales Mamadi Doumbouya en Guinée
Les signes de ressemblance de tous ces régimes tombés, c’est la proximité des dirigeants avec la France, au-delà de leur statut de pays francophone.
L’autre remarque importante, c’est que dans ces pays, c’est la jeunesse qui engage la bataille au front avec souvent de nombreux blessés et morts dans ses rangs. Ce sont des soulèvements de foules sans leader, organisés à travers les réseaux sociaux par des inconnus. Et souvent, la classe politique qui bénéficie des retombées de ces révolutions populaires, observe de loin les scènes insurrectionnelles qui ont fait tomber ces régimes.
Ce sont de nouvelles tactiques de lutte populaire contre les régimes politiques, initiées par d’illustres inconnus qui se démarquent une fois que le régime tombe. Ce fut le cas au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et en Algérie. L’agenda des manifestations, les points de ralliement tout est planifié à partir des réseaux sociaux. Aux Etats-Unis, des militants de Donald Trump avaient attaqué en masse le Capitole. Cette offensive n’était pas dirigée par un leader politique connu. Ce fut l’œuvre d’illustres inconnus.
Par ailleurs, en France avec les «Gilets jaunes », le président Macron a découvert l’émergence d’un nouveau type de manifestants avec des méthodes intelligentes, difficiles à contrôler, malgré la puissance répressive de la police française. Il faut dire que, si c’était en Afrique où les Institutions n’existent que de nom, les «Gilets jaunes», allaient faire tomber le régime en place.
MACRON MELANGE LES PEDALES
Revenons sur ces coups d’Etat perpétrés en Afrique francophone avec l’attitude étrange des dirigeants français. Il a été remarqué que le président Macron n’avait pas eu la même réaction face à Mahamat Kaka, à Assimi Goïta et à Mamadi Doumbouya auteurs des coups d’Etat dans leur pays respectif.
Tchad
Au Tchad, le jeune président français a adoubé Déby-fils en cautionnant tous les actes posés par le CMT fortement pourtant, décrié par le peuple tchadien. Comme elle l’avait réussi avec Idriss Déby en 1990, la France compte répéter le coup, en essayant de maintenir Kaka à la tête du Tchad, le plus longtemps possible pour espérer exercer son influence économique, géostratégique et militaire dans tous le Sahel.
Déby-fils a accepté de jouer ce rôle de l’armée française, dans le Sahel à l’instar de son père qui défendait les intérêts stratégiques de la France qui, en contrepartie, lui garantissait leur soutien malgré tout. Déby était presque le patron du G5 Sahel. Il déployait son armée jusqu’aux delà des frontières de son pays afin d’accompagner la stratégie française dans toute cette zone. Lorsque Déby avait envoyé 2000 soldats au Mali en 2013 pour soutenir les militaires français en sol, la France avec ses drones, s’occupait du contrôle des mouvements de ses opposants armés au niveau des frontières Soudano-Tchadien et Tchado-libyen.
Mais aujourd’hui, la situation a fortement évolué avec la montée en puissance du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) dirigé par Mahamad Mahadi Ali. Très engagé dans son combat pour la libération du Tchad et la restauration de l’Etat de droit, le leader du FACT n’entend pas renoncer à ses ambitions de libérer son pays. Et son action perturbe le jeu et les schémas de la France au Tchad. Ni le Qatar encore moins le Togo, ne pourront stabiliser la situation politique au Tchad, sans tenir compte du FACT devenu aujourd’hui, le premier mouvement de libération crédible et porteur d’espoir dans ce pays. L’entente politique entre Kaka et le Général Haftar ne pourra pas annihiler les ambitions du FACT.
Et, comme Paris observe impuissamment le rétrécissement de son influence en Centrafrique, le Tchad reste l’unique alternatif pour renforcer sa présence en Afrique centrale, réajuster sa stratégie dans le Sahel à travers les pays du G5 Sahel, redynamiser l’Alliance pour le Sahel en s’appuyant sur le Task Force Takuba. L’arrivée annoncée des Russes au Mali a poussé les Français à vouloir renoncer à leur projet de plier Barkhane.
Mali
Au Mali, Macron a été moins tolèrent à l’égard de la junte dont il a cherché à étouffer en passant par Moussa Faki président de la Commission de l’UA et par certains chefs d’Etat de la CEDEAO. La raison est simple, Paris a voulu contrôler la transition malienne à travers des hommes de paille. Les militaires ont écarté certaines personnalités qui voulaient dérouler la feuille de route de l’Elysée. L’installation d’Assimi Goïta, le renforcement de ses pouvoirs et le refus de la junte de suivre les injonctions de Paris, ont frustré Macron perdu dans sa surenchère. L’arrivée annoncée du Groupe Wagner a été le point culminant des relations heurtées entre Bamako et Paris suivie de la déclaration provocatrice du premier Ministre malien Sogel Maïga à la tribune des Nations Unies. En effet, Paris avait menacé de retirer Bakhane au moment où le pays subissait des assauts des groupes terroristes au nord et dans la zone des trois frontières, tout simplement parce que Assimi a rejeté les exigences de Macron qui croyait naïvement pouvoir régenter Bamako, comme il l’a réussi avec Ndjamena. C’est ce que Sogel Maïga a qualifié «d’abandon en plein vol». Comme représailles contre Bamako, Paris a instrumentalisé ses «amis» de la CEDEAO et ses alliés de l’Union européenne pour mettre en garde Bamako en cas de coopération avec Wagner. Le processus d’émancipation assumée, engagé par la junte contre la volonté de Paris, provoque des rides dans les relations entre ces deux pays.
Centrafrique
Les autorités de la Centrafrique ont connu les mêmes difficultés avec Paris dans la gestion de la crise politique. Renforçant les relations entre Moscou et Bangui, le Gouvernement s’était démarqué de la Minusca dirigée par le sénégalais Mankeur Ndiaye. Au même moment, les autorités ont opté pour une coopération avec la Russie pour faire face à une pléthore d’oppositions armées. Sans raison valable, les autorités françaises qui ont phagocyté la Minusca, se sont opposées à la levée des sanctions contre la Centrafrique sur les armes. Moscou s’est engagé à aider cette ancienne colonie française en s’émancipant.
Guinée
En Guinée, Paris n’a pas eu la même virulence à la suite du coup d’Etat contre Alpha Condé. Sa réaction a été timide comparée à ses injonctions fermes contre les autorités maliennes. Certains n’ont pas manqué de soupçonner Paris d’avoir encouragé le renversement de Condé, tellement sa réaction a été complaisante. L’attitude de l’Elysée et du Quai d’Orsay, à la suite de la chute de Condé, laisse penser qu’elle le considère comme une action normale, qui entre en droite ligne par rapport à sa politique africaine qui consiste à combattre les leaders anti français.
Pourquoi, alors, la France condamne le coup d’Etat au Mali, soutient celui du Tchad et détourne son regard de la Guinée ?
Il faut aussi relever le stress qui perturbe le sommeil des autorités françaises frustrées par les bras ouverts à la Russie par la jeunesse africaine. C’est assez symbolique de voir les anciennes colonies françaises tourner le dos à Paris, pour coopérer avec Moscou. C’est le cas en Centrafrique, en Algérie, au Mali, en Libye, en Guinée.
PARIS MENACE, MOSCOU RASSURE
La diplomatie économique de Moscou menace les intérêts de Paris dans l’une des zones les plus riches d’Afrique en ressources naturelles. La crainte de l’Elysée c’est qu’une fois les relations entre Bamako et Moscou établies, ce sera toute l’Afrique de l’Ouest qui risque d’échapper à l’influence française. Car, contrairement aux Français, les Russes, tout en défendant leurs intérêts, traitent les pays africains en partenaires, et non en tant qu’ancienne colonie assujettie. C’est cela la différence d’approche entre ces deux pays. En plus, les Russes ne seront pas en Afrique pour faire de la figuration.
Par conséquent, il est facile de comprendre la colère de Macron qui assiste impuissamment à des pertes de part de marché énormes, dans le domaine militaire en Australie et aux soulèvements des anciennes colonies françaises tombées sous le charme de Moscou.
Le pays du Sahel, du G5, le Mali en particulier, veulent en finir avec les terrorismes et la domination. Ces pays ont souffert et continuent de souffrir de la boulimie des occidentaux.
Comme, il avait aidé Bachar Al Assad en Syrie dans sa guerre contre l’Etat islamique, Vladimir Poutine s’est résolument engagé, lors du premier sommet Russie Afrique, à apporter son aide à l’Afrique, pour éliminer la menace terroriste dans le Sahel, devenu le nouveau sanctuaire depuis la chute de l’Etat islamique en Irak. La Russie développe aussi des programmes de développement avec l’Afrique dans le cadre d’une coopération durable et multi sectoriel.
Les Africains ne peuvent qu’avoir un préjugé positif à l’égard de la Russie, vu ses résultats enregistrés dans le continent, dans des secteurs aussi riches que variés.
A la suite de nombreuses manifestations dans certains pays francophones, exigeant le départ de l’Armée française, Emmanuel Macron avait convoqué les chefs d’Etat à un sommet de clarification à Pau, pour leur demander de réaffirmer leur demande d’assistance militaire à la France. Le président français n’ignorait pas la contestation des populations contre leurs dirigeants. D’ailleurs, deux Présidents qui avaient pris part à ce sommet de Pau ont quitté le pouvoir, par coup d’Etat : Président DÉBY, les Présidents KEÏTA, ISSOUFOU. Les autorités françaises devraient cesser de soutenir ces dirigeants africains impopulaires rejetés par leurs populations.
Qu’est-ce qui s’est passé avant ce sommet de Pau du 13 Janvier 2020 ?
Le Jeudi 09 Janvier 2020, ce sont 89 soldats nigériens qui sont tués à Chinégodar à l’ouest, sur la frontière malienne. C’est-à-dire à 04 jours du sommet. Une belle coïncidence !
Le 03 Février 2021, comme pour maintenir la pression sur les pays du Sahel, démontrer le sens de la coopération avec la France, et susciter le besoin de la poursuivre, le directeur de la DGSE fait des révélations qui donnent froid dans le dos.
Il s’agit d’un document inédit : une vidéo tournée au cœur d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), lors d’une réunion de ses principaux chefs. Selon «Le Figaro », «dans la vidéo, partagée par Europe 1, on distingue un groupe d’hommes, manifestement détendus et souriants, assis en cercle sous une tente. «Elle a été filmée par un individu évoluant au plus près des terroristes», précise Bernard Émié sans qu’on sache si son auteur est un agent de la DGSE ou non. «Obtenir des renseignements de cette nature c’est le cœur de métier de la DGSE», a-t-il ajouté.
«L’objet de cette réunion était la préparation d’opérations de grande ampleur sur des bases militaires», a affirmé Bernard Émié poursuit «Le Figaro ».
L’article du «Figaro », ajoute que «c’est là que les chefs d’Al-Qaïda au Sahel ont conçu leur projet d’expansion vers les pays du Golfe de Guinée», a ajouté Bernard Émié. «Ces pays sont désormais des cibles eux aussi et pour desserrer l’étau dans lequel ils sont pris et pour s’étendre vers le sud, a alerté l’ancien diplomate. Les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d’Ivoire ou au Bénin».
Le 24 Mai 2021, Assimi Goïta prend le pouvoir, Macron menace de retirer les soldats français.
Le 09 Juillet 2021, recevant à Paris, le président nigérien Mohamed Bazoum, Macron dit : «nous restons engagés au Sahel parce que cela nous est demandé par les Etats de la région. C’est une évidence qui tend à être perdue de vue et qu’il faut sans cesse rappeler. La France n’a pas vocation, encore moins la volonté, de rester engagée éternellement au Sahel. Nous sommes là parce qu’on nous le demande et pour une durée qui n’excédera jamais ce qu’on nous demande. Cette sollicitation d’appui de la France a été réitérée lors des sommets de Pau et de N’Djaména. Elle est également ressortie sans ambiguïté de l’échange que nous avons eu ce matin ».
Macron ajoutera devant Bazoum : «La lutte contre le terrorisme se poursuivra donc autour de la Task Force Takuba».
On remarquera que d’un côté, les attaques terroristes et les révélations de la DGSE justifient l’importance de la coopération avec la France et de l’autre, Macron menace d’abandonner le front. C’est un jeu d’influence dans lequel, la presse française est au premier peloton.
Mamadou Mouth BANE
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