Présidentielle 2019 : Des journalistes de médias privés travailleraient-ils pour des candidats de l’opposition ?
Les médias publics tels que la RTS (Télévision) et le quotidien national le Soleil, affichent au grand jour leur position en faveur du pouvoir en place comme du reste, ils ont toujours eu à le faire pour les différents régimes précédents.
A la tête de ces deux supports, le Président de la République n’a-t-il pas porté deux de ces hommes de mains ? Racine Talla pour la RTS, connu pour son engagement à coté du chef de l’Etat depuis la création de son parti l’Alliance Pour République (APR). Ce même Racine Talla a été d’ailleurs porté à la tête de la mairie de Wakhinane Nimzatt, une commune dans le département de Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise, lors des élections départementales et municipales de 2014.Yakham Mbaye, pour le Soleil, lui aussi connu pour son militantisme dans les rangs de l’APR, manifesté tôt après l’élection de Macky Sall à la tête de la République du Sénégal. Un engagement qui lui a valu d’être nommé Secrétaire d’Etat à la Communication puis Directeur Général du Soleil. Aux yeux des sénégalais, ces médias publics qui restreignent la parole aux opposants du Président de la République à défaut de la leur refuser, sont des propriétés des hommes ou partis qui incarnent le pouvoir. Ce fait est donc devenu un secret de polichinelle pour les millions de sénégalais qui, du paysans aux artisans de tous métiers confondus, en passant par les pêcheurs, élèves et étudiants, chauffeurs comme fonctionnaires, ne se retrouvent pas dans la façon dont ces médias publics fonctionnent. Les préoccupations des populations qui devaient être au cœur des programmes des medias publics sont reléguées au second plan au profit de la communication gouvernementale.
Ce qui est par contre nouveau, c’est la propension chez certains médias privés ou journalistes de médias privés, d’afficher leur soutien ou proximité avec des candidats de l’opposition.
La presse est certes considérée comme un « contre-pouvoir », non pas « contre le pouvoir ». Si l’équilibre et l’objectivité constituent des principes sacro-saints du journalisme, ils sont aujourd’hui entrain d’être foulés aux pieds. Dans les studios de radios, sur les plateaux de télés, dans les colonnes des journaux, certains journalistes affichent une ferme position en faveur de candidats de l’opposition. Certaines émissions deviennent leur chasse gardée ou toute manipulation est permise pour séduire l’opinion. Dans « L’Homme unidimensionnel », Herbert Marcuse affirmait que « les mass-médias sont l’instrument d’une manipulation qui viserait à rendre les sociétés irrationnelles, totalement intégrées et passives comme elles ne l’ont jamais été ». Existerait-il un cabinet ou des cabinets occultes de journalistes recrutés pour la circonstance, pour vendre l’image de candidats à la présidentielle aux consommateurs des mass-médias, le public ?
Samba Ndiaye-Senegal7
