Retro politique 2019 : Présidentielle, retrouvailles Wade-Macky, décès de Tanor et de Dansokho, libération de Khalifa, ont rythmé l’année

Comme un fleuve, l’année 2019 quitte petit à petit son lit. Elle s’en va avec son lot d’évènements. Cependant, elle a été riche en soubresauts politiques. Le parrainage et la réélection contestée de Macky Sall par l’opposition, les retrouvailles entre Wade et son ancien apprenti politique, Macky Sall, les rappels à Dieu d’Amath Dansokho et de Tanor Dieng, la libération de Khalifa Sall, l’abandon de la politique par Madické Niang, ont rythmé le landerneau politique Sénégalais.

Le parrainage

Le parrainage. Passage obligé à tous les candidats déclarés pour briguer le suffrage des Sénégalais d’ici et d’ailleurs. Cependant, le chemin a été miné, car plein d’embuches. La presque totalité des postulants qui veulent succéder à Macky Sall à la tête du pays a été recalée. A l’arrivée, seuls quatre candidats et le président sortant, candidat à sa propre succession, ont franchi le gué.

Plusieurs personnalités et leaders politiques avaient fini d’annoncer avoir recueilli le nombre de parrainages requis par la loi électorale sénégalaise, (au moins 0,8 % des citoyens inscrits sur les listes électorales), pour que la candidature soit validée. La montagne a accouché d’une souris. Car la désillusion fut grande.

Pas moins de 87 candidats potentiels se sont inscrits auprès du Ministère de l’Intérieur en vue de recueillir les parrainages nécessaires à la candidature de la présidentielle du 24 Février 2019. Cependant, seules cinq candidatures sont validées par le conseil constitutionnel. Une des formations en vue de l’opposition, le Parti démocratique sénégalais (Pds), a décidé sous la houlette de l’ancien président Abdoulaye Wade de boycotter la présidentielle. Une scission est née dans ses flancs. Madické Niang dont le parrainage a été accepté, se présente contre vents et marrées, défiant ainsi, son mentor, Wade.

Madické Niang, Issa Sall, Idrissa Seck et Ousmane Sonko vont défier le président sortant Macky Sall. Les jeux sont connus. Wade comme un lion blessé revient au bercail, le 07 Février 2019. Accueillie par une foule immense, Wade appelle le peuple à boycotter la présidentielle. Parce que la candidature de son fils, exilé au Qatar, n’a pas été validée par les sept sages.

Une campagne électorale mouvementée

Les 21 jours de campagne des conq candidats sur l’étendue du territoire national, n’a pas été un long fleuve calme. Des échauffourées sildées par mort d’hommes ont terni la pêche aux voix. Les candidats se sont affrontées sur le terrain politique, l’ambiance des meetings rythme le quotidien des sénégalais.

Dans ce méli mélo, le cortège de la coalition «PUR 100» est attaqué. Un mort est enregistré dans des affrontements à Tambacounda entre des proches du candidat Issa Sall et ceux du candidat Macky Sall.

Même scénario dans la ville tricentenaire, Saint-Louis. Des proches du candidat Ousmane Sonko sont agressés par les «marrons du feu» de la coalition Présidentielle, Benno Bokk Yakaar (Bby).

Les résultats des urnes

Ene dehors des petits couacs notés ça et là, la présidentielle s’est tenu sans heurts. Chaque camp attend avec impatience les premières tendances.

C’est dans cette ambiance que le Premier ministre d’alors, Boun Abdallah Dione a investi la RTS, pour proclamer la victoire dès le premier tour de Macky Sall, candidat de la majorité présidentielle Bby. Sa sortie é été dénoncée de tous.

La pression monte et les déclarations de figent presque de partout. Idrissa Seck et Cie, c’est-à-dire, tous les candidats qui ont face à Macky Sall se sont retrouvé tard dans la soirée pour rejeter la déclaration du Premier ministre de Macky Sall. Le candidat sortant est accusé de vouloir renverser la vérité des urnes.

La réélection de Macky Sall

Tous les regards étaient tournés vers la commission nationale de recensement des votes. Les résultats provisoires donnent un taux de participation de 66,23% et les résultats sont répartis comme suit: 6 683 043 électeurs inscrits ; 4 426 344 votants ; 42 465 bulletins nuls ; 4 383879 suffrages valablement exprimés. Le président sortant a ainsi, remporté la présidentielle dès le premier tour, avec 58,27 % des suffrages exprimés. Idrissa Seck, crédité de 20,50 %, arrive second, devant Ousmane Sonko (15,67%), Issa Sall (4,07%) et Madické Niang (1,48%). Ces résultats sont validés par le Conseil constitutionnel. Les quatre autres candidats contestent et refusent de faire recours. Ils accusent Macky Sall de fraudes massives. Mais, rien ne fut. C’est dans cette ambiance que le président réélu Macky Sall prêta serment le 02 Avril 2019. Il réitère son appel au dialogue à toutes les forces vives de la nation. Le parti Pastef et le Pds rejettent la main tendue du président Sall.

Décès de Tanor Dieng

Décédé le 15 juillet dernier, à Paris, à 72 ans, le secrétaire général du Parti socialiste sénégalais, président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) a été inhumé dans son village natal de Nguéniène.

«Le Sénégal vient de perdre un homme d’État d’une dimension exceptionnelle, un digne fils de la République dont le parcours constitue un exemple d’abnégation et un modèle d’engagement patriotique », a réagit la présidence de la République sénégalaise dans un communiqué publié en début d’après-midi.

Celui qui défendait la « République des valeurs » – son slogan lors de sa dernière candidature à la présidentielle, en 2012 – avait été choisi par le président Abdou Diouf pour lui succéder à la tête du PS en 1996. Il n’avait, depuis, plus lâché la barre du navire socialiste, malgré les vents parfois contraires.

Rappel à Dieu d’Amath Dansokho

Figure de la vie politique sénégalaise depuis plus de 60 ans et opposant aux présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, Amath Dansokho, né le 13 janvier 1937 à Kédougou, est décédé le 23 août à 82 ans des suites d’une maladie.

L’ancien ministre, qui a pendant de nombreuses années dirigé le Parti de l’indépendance et du travail (PIT), était un allié du président Macky Sall, qui l’avait nommé ministre d’État, une fonction essentiellement honorifique. Sa formation politique, qui se réclamait du communisme, est membre de Benno Bokk Yakaar (BbY), la coalition au pouvoir.

Le chef de l’État sénégalais a salué « un grand combattant de la liberté, de la démocratie et du progrès des peuples ».

Un « grand rassembleur »

Amath Dansokho « aura été de tous les combats et marqué notre histoire politique et sociale contemporaine pour son rôle éminent et historique de lien entre plusieurs générations d’acteurs politiques, de grand rassembleur infatigable », a dit Macky Sall dans un communiqué.

Poignée de mains Wade-Macky

C’est en marge de l’Inauguration, le vendredi 27 septembre 2019, à Colobane à Dakar de la mosquée Massalalikoul Jinaan, que le Khalife des Mourides, a réussi la prouesse, non seulement de réunir Wade et Macky qui sont restés plus sept ans sans se parler, mais surtout de les contraindre à se serrer la main. Une journée remplie d’histoires. Par cette trouvaille, le Khalife général des Mourides a désamorcé une tension vieille de plusieurs années entre l’ancien Président Abdoulaye Wade et son successeur à la tête du Sénégal Macky Sall. Car, après avoir effectué la prière du vendredi, entre les deux hommes, Serigne Mountakha les a reçus en privé dans une pièce de la Grande mosquée Massalikoul Jinaan.

À leur sortie, Wade a tenu Macky Sall dans la main. Les deux sont sortis ensemble après leurs échanges avec le saint homme. Wade et Macky ont embarqué dans le même véhicule pour se rendre chez le leader du Pds.

Khalifa Sall sort de prison

Dimanche 29 septembre, le décret de remise totale de peines pour le plus célèbre prisonnier de son temps Khalifa Ababacar Sall a été signé par le chef de l’Etat. Il s’agit d’une grâce présidentielle a suscité une polémique, car le concerné dit n’avoir pas demandé de grâce.

Néanmoins, la classe politique salue une volonté de décrispation de la scène politique du pays. Parce que dit-elle, «la libération de Khalifa Ababacar Sall est un acte historique pour le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation de la paix sociale dans notre pays».

Le non-respect du calendrier républicain

L’année 2019 est également marquée par le non respect du calendrier républicain, c’est-à-dire le report des élections locales. Initialement prévues en juin 2019, après deux reports consécutifs, les élections municipales et départementales devraient avoir lieu « au plus tard le 28 mars 2021 », renseigne le texte du gouvernement soumis à l’Assemblée nationale et voté en séance plénière, sous le régime de la procédure d’urgence défendu par le ministre de l’Intérieur.

Madické tourne le dos à la politique

Suite à la demande du Khalife général des mourides, Me Madické Niang a pris la décision de tourner le dos à la politique. Le patron de la Coalition Madické 2019 l’a officiellement annoncé à ses alliés de la dernière élection présidentielle de février 2019.

En bon talibé mouride, Me Madické Niang applique ainsi le « ndigël » du Khalife Serigne Mountakha Mbacké qui lui a demandé d’arrêter la politique et de se mettre au service exclusif de la communauté.