Les Sénégalais ont une conception très bornée du dialogue national et/ou politique. Le dialogue national est toujours assujetti à un certain nombre de préalables démocratiques. Les acteurs doivent être d’égale dignité et annihiler toute notion de majorité ou de minorité politique. Or, au stade où nous sommes, le Sénégal vit des heures graves car le Macky ne lésine sur aucune prouesse pour piétiner la dignité des citoyens. Les cas de prévarications du pouvoir se multiplient à un rythme effréné. Et tout le monde laisse faire. L’affaire Guy Marius Sagna et le gel des comptes du PDG D-MEDIA sont autant d’injustices qui ne visent pas seulement leurs hommes mais mettent en péril les droits fondamentaux du citoyen Sénégalais. Le dialogue national, c’est d’abord un cadre de réflexion immédiat où les problèmes de l’heure doivent être épluchés dans l’urgence avant d’être remis au Chef de l’Etat sous forme de conclusions. Ce dialogue national réunit plus de 100 personnes qui ne savent même pas ce que c’est se parler. Ainsi, au moment où l’opposition craint que le critère de vote en vienne à entériner certaines conclusions, la majorité elle a rajouté 40 personnes venues grossir les rangs du comité de pilotage. Le camp du pouvoir prévoit-il un coup fourré ? En tous les cas, les signes et signaux d’un dialogue de façade qui finira en vote se concrétisent de plus en plus. Des dents grincent, d’autres administrent des leçons de morale. Un dialogue national où les gens font tout, sauf se parler, c’est assurément amuser la galerie.
Assane SEYE-Senegal7
