Sommet France-Afrique : Peut-on sceller le destin de l’Afrique en dehors du continent !

Des indépendances à nos jours, ce que l’on appelle trivialement la françafrique a connu des mues pas trop perceptibles aux yeux des africains. La relation entre dominant et dominés, entre colonisateur et colonisés a été plus évidente  entre la France et le continent noir.

Du Général Degaulle au président Macron, le format n’a pas trop varié. Les Chefs d’Etat africains sont  souvent conviés à des sommets où ils viennent tous avec leurs suites, gaspillant ainsi des millions et des millions de FCFA. L’on parle de tout sauf de ce qui sert aux populations africaines dépositaires de la légitimité populaire.

Aujourd’hui, le Président Macron a zappé les décideurs africains au profit de la jeunesse. Mais la question est de se demander comment appliquer les recommandations qui seront issues de ce sommet de Montpellier. La jeunesse et la société civile sont plus portées à donner leurs opinions qu’à poser des actes à mesure de soulager les populations africaines.

Ailleurs, les médias africains ne seraient pas massifs lors de ce sommet du sud de la France où les médias occidentaux sont venus à profusion. L’on comprend dès lors que ce sommet sert plus à l’hexagone qu’aux africains.

Non seulement Macron en tire des dividendes politiques car il y aurait plus de 7 millions de français à la peau noire dont il voudrait capter l’électorat, mais aussi donner l’impression aux africains que la plupart de vos présidents s’accrochent au pouvoir ou veulent briguer un troisième mandat avec à la clé, le tripatouillage constitutionnel toujours d’actualité.

Si Macron est le seul qui tire profit de ce sommet africain tenu en terre française, cela pose problème. Car, on ne peut sceller le destin de l’Afrique sans ses décideurs, fussent-ils des dictateurs.

Avec une jeunesse portée aux revendications de tous ordres  et à une  société civile de plus en plus phagocytée ou combattue par les Chefs d’Etat africains, l’on ne voit pas en quoi l’on peut sceller le destin de l’Afrique en terre française. En vérité, ce sommet ne profiterait qu’au président français. Dommage !

Assane SEYE-Senegal7