Thierno Alassane Sall: « Je suis bouche-bée lorsque Sonko aujourd’hui utilise les voies de recours judiciaires »

L’affaire Ousmane Sonko, qui a récemment secoué le paysage politique , continue de susciter de vives réactions. Le leader de la République des valeurs (RV, opposition), Thierno Alassane Sall, s’est exprimé à ce sujet, offrant une analyse tripartite de la situation.

1. L’État du Sénégal et son rôle

Selon M. Sall, la situation qui a conduit à la radiation de Ousmane Sonko de la liste électorale, puis à sa réintégration par le juge du Tribunal de Ziguinchor, n’était guère surprenante. Il suggère que l’État avait maintenu Sonko en résidence surveillée afin de procéder à sa radiation et ensuite l’arrêter sous prétexte de troubles à l’ordre public et d’appel à l’insurrection. La déclaration de Sall suggère une certaine orchestration de ces événements par le gouvernement, indépendamment des arguments concernant l’impartialité du magistrat.

2. La posture changeante de Sonko vis-à-vis de la justice

L’approche de Ousmane Sonko vis-à-vis de la justice sénégalaise a toujours été sujet à débat. Cette fois-ci, il a volontairement accepté de comparaître devant les tribunaux, une décision qui tranche avec sa posture habituelle de défiance envers la justice. Thierno Alassane Sall fait remarquer que cela pourrait signifier que Sonko était confiant quant à l’issue de ce cas particulier. Il rappelle également les événements tumultueux liés à la diffamation avec Mame Mbaye Niang, où l’attitude de Sonko à l’égard de la justice avait entraîné des troubles, avec des conséquences tragiques.

3. La défiance envers la magistrature

Le dernier point soulevé par  Thierno Alassane Sall concerne le rapport tendu entre les politiciens et le système judiciaire sénégalais. Il est préoccupé par le fait que tant Ousmane Sonko que l’État semblent mépriser ouvertement la magistrature. Les allégations de Sonko contre Oumar Maham Diallo, accusant ce dernier d’être influencé par l’APR, sont maintenant reflétées dans les arguments utilisés par l’agent judiciaire de l’État contre d’autres juges. Pour Sall, cela dénote une crise profonde au sein de la République.

SARA JUPITER    SENEGAL7