Trafic de migrants en Afrique de l’Ouest : Plus de 100 millions de dollars de flux financiers illicites annuels.

Les flux financiers illicites (FFI) provenant du trafic de migrants entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe sont évalués à plus de 100 millions de dollars par an, soit 59 250 000 000 francs CFA, selon un rapport publié par l’Institut d’études de sécurité (ISS).

L’étude intitulée « Flux financiers illicites issus du trafic de migrants : Tendances et réponses en Afrique de l’Ouest » souligne que les estimations conservatrices des passages clandestins d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe dépassent les 100 millions de dollars.

En 2020, les données sur la migration ont révélé une augmentation spectaculaire des traversées de migrants du Sénégal vers les îles Canaries, avec une hausse d’environ 1 000 % par rapport à la période 2011-2019, d’après la même source.

Selon les auteurs du rapport, la voie maritime est préférée par les passeurs pour le trafic de migrants en provenance du Sénégal, en raison des restrictions de plus en plus strictes sur la route méditerranéenne.

Récemment, quinze corps sans vie de personnes présentées comme des migrants ont été retrouvés après le naufrage de leur pirogue au large de Dakar, selon les autorités sénégalaises.

Les passeurs exigent généralement des migrants en situation irrégulière, originaires d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, d’être intégralement payés à l’avance, généralement entre 400 et 600 dollars, pour leur passage vers les îles Canaries espagnoles.

Cependant, le rapport indique qu’en 2023, l’utilisation des routes maritimes semble avoir diminué, probablement en raison des restrictions liées à la Covid-19 concernant les frontières terrestres, qui ont favorisé l’augmentation des passages maritimes entre 2020 et 2022.

Au niveau mondial, le trafic de migrants rapporte aux passeurs plus de 10 milliards de dollars par an, soit 5 925 000 000 000 de francs CFA, selon les estimations du rapport.

Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le trafic de migrants, tel que défini par l’article 3 (a) du Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, désigne le fait de faciliter l’entrée illégale d’une personne dans un État, en vue d’en tirer un avantage financier ou matériel.