À son départ du pouvoir en 2012, le Pds a connu de nombreuses défections. Certains cadres ont créé leurs propres formations politiques, mais aujourd’hui encore le parti traverse une situation difficile. Une crise interne. Beaucoup contestent la gestion du parti par la famille Wade. Une situation sans précédent qui a abouti au boycott de la dernière élection présidentielle, à cause du père, Wade devenu aphone et son fils, Karim exilé. Que reste-t-il du Pds ?
…L’ombre de lui-même !
Wade revenu au pays natal est resté aphone depuis la proclamation des résultats de la présidentielle qui donnent Macky Sall vainqueur. Son fils Karim est exilé. Depuis le Qatar où il s’est installé, son retour au bercail avait été annoncé à chaque occasion pour venir se présenter à la présidentielle. Rien ne s’est réalisé. Aujourd’hui, il est mué comme une carpe.
Et pis, les véritables inconditionnels du Pds : Farba Senghor et Pape Samba Mboup qui connaissent plus que quiconque le fondateur du Pds ont été chassés de la maison du père. «Par la seule volonté de Karim Wade», ont-ils dit.
Prenant leurs responsabilités en mains, ils avaient alerté sur ce qui se tramait au pds, par Wade et ils ont été bannis. Et aujourd’hui, l’histoire leur donna raison. Le Pds n’est resté que l’ombre de lui-même. Avec le départ de Madické Niang rejoint par des responsables libéraux qui comptent tracer un autre chemin politique outre que le Pds.
Wade impose à tout prix son fils
Lors de sa création en 1974, avec Me Abdoulaye Wade à sa tête, le Pds était un parti où les responsables et les militants disaient tout haut ce qu’ils pensaient pour sa bonne marche. Ce qui abouti à s longévité, plus de 27 ans d’opposition. C’est dés son arrivée au pouvoir en 2 000, que le parti a changé de visage et de démarche avec l’avènement du fils du fondateur, Karim Wade. Depuis lors, le Pds vogue aux intérêts de la famille des Wade et son fondateur impose son fils.
Pour amoindrir les dégâts d’un navire fantôme qui fonctionne sur les desiderata d’un vieux commandant, et de son fils chef de bord, des cadres du parti ont envoyé une lettre à Abdoulaye Wade, à quelques encablures de la dernière présidentielle. Objectif : choisir un autre candidat à la place de Karim Wade. Une lettre symbole de la crise et des divisions que traversent le parti, à moins de six mois de la présidentielle du 24 février 2019 dernier.
Des divisions qui découlent notamment de la volonté de l’ancien président d’imposer contre vents et marrées son fils comme candidat du parti pour la prochaine présidentielle. Certains cadres du Pds contestent cette gestion familiale, d’autant qu’à moins de six mois de la présidentielle, le candidat Karim Wade est encore absent du pays.
C’est en ce sens que Modou Diagne Fada ancien militant du Pds, qui a soutenu la candidature de Macky Sall, avait déclaré «cela ne surprend personne. Je crois que cette secousse était attendue, compte tenu de la situation dans laquelle se trouve le parti démocratique sénégalais qui garde à sa tête l’ancien président de la République. Ce dernier cherche par tous les moyens à imposer son fils».
Mais pour les inconditionnels de Karim Wade, sa candidature n’est pas à l’origine du malaise dans le parti. Nafi Diallo, est la vice-directrice de la communication du Pds : «C’est un congrès qui a investi Karim Wade et c’est un congrès qui peut aujourd’hui investir un plan B ou X ou Y. Mais, il est impossible matériellement, à cinq mois de la présidentielle, de faire un congrès, de vendre l’image d’un nouveau candidat».
Le Pape du Sopi reste la seule constante…
De nombreux Sénégalais ne comprennent pas que le Pds s’accroche à une candidature presque hypothéquée. Ainsi, dès qu’on a une ambition de faire quoi que ce soit ou de dire quoi que ce soit, on est rapidement exclu. Et surtout, il ne faut pas avoir une ambition présidentielle. Parce qu’apparemment, cette ambition n’est réservée qu’à une seule personne, Karim Wade qui normalement doit conduire le parti à la présidentielle de 2024, si ses déboires judiciaires venaient à être dissipés.
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