Située au sud-est du département de Vélingara, la cité religieuse de Médina Gounass est réputée pour sa retraite spirituelle annuelle de dix jours, dénommée “Daaka”. Toutefois, elle célèbre également le Mawloud, en l’honneur de la naissance du prophète Mohamed (PSL). Dans cette cité, où les pratiques religieuses rythment le quotidien, les soirées sont majoritairement dédiées aux récitals du Coran, notamment par les jeunes et les membres du comité d’organisation du Mawloud. Abdoulaye Athie souligne que leur manière de célébrer cette commémoration diffère de celle des autres cités religieuses.
L’histoire de cette cité remonte à 1936, lorsque le vénéré Thierno El hadj Mamadou Saïd Ba la fonda. Ce dernier a organisé la première édition du Mawloud en 1942. Avec le temps, les célébrations ont pris une telle ampleur que les hommes et les femmes se sont retrouvés à partager le même espace. Soucieux de respecter les préceptes islamiques, le grand Thierno a décidé de suspendre ces commémorations publiques pendant de longues années, après n’en avoir organisé que trois ou quatre suite à l’édition inaugurale. Il a encouragé les fidèles à commémorer le Mawloud chez eux.
Cette tradition de commémoration à domicile a perduré sous le leadership de Thierno Amadou Tidiane Ba, qui est devenu le khalife en 1980. Les préparatifs pour le Mawloud à Gounass incluent le « tadrib », semblable au « Bourdh », où des poèmes glorifiant Dieu et son prophète sont récités. Ces séances servent également à identifier les meilleurs récitants. La reprise publique du Mawloud, dans son format actuel, a été initiée vers la fin des années 90 par Thierno Amadou Tidiane Diallo, président du comité d’organisation.
Chaque année, le Gamou est commémoré en hommage à la vision et aux enseignements du fondateur, Thierno El hadj Mamadou Saïd Ba. Sans se focaliser sur un thème précis, la cité reste fidèle à l’esprit du fondateur. Avec l’avènement d’Internet et de nouveaux médias tels que la télévision et la radio, les célébrations ont pris une ampleur nouvelle. La fondation Thierno Wollé Ndiaye soutient considérablement ces manifestations.
Les festivités du Gamou débutent à minuit à la grande mosquée de Médina Gounass. Elles sont réservées exclusivement aux hommes, qui se rassemblent pour des récitals du Coran et des poèmes dédiés au prophète jusqu’à l’aube, comme le détaille Thierno Mahmoudou Dialalou Dine Ba, fils aîné du khalife. Contrairement à Daaka, qui attire une foule internationale, le Mawloud est célébré de manière plus intime et sereine, traduisant ainsi la dévotion profonde de la cité. Cette année encore la cité a célébré le Maouloud en toute sobriété
SARA JUPITER SENEGAL7
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